Les contours de la programmation budgétaire triennale ont été dévoilés, rapporte Aujourd’hui Le Maroc dans sa livraison du jour. Le quotidien indique que Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des finances, en a exposé les grandes lignes à la fois en Conseil de gouvernement et devant la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, le 27 juillet.
On apprend que les prévisions tablent sur une reprise de l’activité économique et ce en dépit de l’instabilité de la conjoncture internationale, avec une croissance qui devrait atteindre les 4,5% en 2023. «La valeur ajoutée agricole devrait s’établir à 12,9% en 2023 pour revenir à 4% en 2024 et 4,4% en 2025. Pour sa part, la valeur ajoutée non agricole se situerait autour de 3,6% en 2023 et grimperait respectivement à 3,8% en 2024 et 3,9% en 2025», explique le journal, ajoutant que lesdites prévisions peuvent être revues à la baisse si les perspectives de reprise économique mondiale en 2023 continuent de se détériorer et que les anticipations de croissance sont réduites, notamment pour l’Union européenne, en raison des répercussions du conflit russo-ukrainien et de son impact sur les prix des matières premières.
«La programmation budgétaire pour la période 2023-2025 a en effet été établie sous l’hypothèse d’une récole de 75 millions de quintaux. Le scénario adopté porte également sur un cours de butane de 700 dollars la tonne en 2023 et de 590 dollars la tonne en 2025. Le cours du pétrole Brent est estimé à 93 dollars le baril en 2023 et 78 dollars en 2025. Les anticipations portent également sur un taux d’inflation de 2% sur la période 2023- 2025», souligne Aujourd’hui Le Maroc.
En ce qui concerne la trajectoire du déficit budgétaire, on note que la dette du Trésor devrait atteindre les 70,1% en 2023 et se situer autour de 70,5% en 2024 avant de revenir à 70,3% du PIB en 2025. De même, le déficit budgétaire cible prévu pour les trois prochaines année devrait s’établir à -4,5% en 2023 pour se positionner autour de 4% en 2024 et 3,5% en 2025.
Toutefois, le ministère explique que l’atteinte de ces objectifs nécessite un ensemble de réformes et de mesures permettant de mobiliser des ressources supplémentaires. Il est à noter que le Maroc devrait clôturer l’année sous une croissance de 1,5% et ce contre 3,2% projetée initialement dans le cadre de la loi de Finances 2022. «S’agissant du taux d’inflation, le taux d’inflation devrait dépasser les 5,3% en 2022, contre 1,4% observé en 2021. Le déficit du compte courant de la balance des paiements devrait atteindre près de 5% du PIB en 2022. Cette prévision tient compte de l’aggravation de la balance commerciale. Il est également prévu que les réserves internationales de Bank Al-Maghrib se maintiennent à un niveau équivalent à 6 mois d’importations de biens et de services», précise-t-on.
Autre chose, le taux d’endettement devrait grimper à environ 70 % du PIB en 2022 contre 69 % fin 2021. S’agissant de l’exécution de la loi de Finances 2022, le département de l’Economie et des finances note une atténuation du déficit budgétaire. «Aux premiers mois de l’année 2022, les échanges commerciaux du Maroc ont connu un net redressement. Cette évolution favorable résulte, selon la tutelle, de l’augmentation continue des prix des marchandises, notamment les carburants et les céréales. De ce fait, le taux de couverture s’est amélioré à 60,2%», conclut le quotidien.