Dans son discours devant le Parlement lors de l’ouverture de l’année législative 2018, le Roi Mohammed VI avait abordé ce sujet, invitant à encourager la classe moyenne, notamment dans le monde rural.
C’est en effet dans ces régions que l’on trouve un haut degré de vulnérabilité et de précarité. «Notre finalité est de favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, d’en consolider l’ossature pour qu’en définitive elle puisse exercer sa double vocation de facteur d’équilibre et de levier de développement socioéconomique, à l’image de la classe moyenne urbaine et du rôle clé qui lui est dévolu», avait alors souligné le Souverain.
«Aujourd’hui, qu’en est-il?», s’interroge Finances News Hebdo, soulignant que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avait formulé une série de recommandations en 2021, appelant notamment à diversifier les activités pour que la population ne soit pas dépendante uniquement de l’agriculture, qui est tributaire des aléas climatiques.
«Il est question aussi d’encourager des centres ruraux émergents comme levier d’attractivité et d’aménagement du territoire. Ces lieux seraient non seulement des agglomérations pour apaiser l’exode rural, mais également de petites villes qui présentent de fortes potentialités de croissance», écrit le magazine.
Aujourd’hui, les recommandations du CESE pour élargir et développer la classe moyenne ne peuvent donner les effets escomptés à court et moyen termes. «Elles nécessitent un travail de longue haleine et la fédération des efforts de nombreux intervenants et organismes pour aboutir», indique le magazine.
Interrogé à ce propos, Mohamed Amrani, professeur universitaire d’économie, a expliqué que l’émergence d’une classe moyenne agricole figurait parmi les grandes priorités du plan Génération Green, «mais cette stratégie, qui est le prolongement du Plan Maroc Vert (PMV), est confrontée à plusieurs contraintes, dont particulièrement la sécheresse sévère qui sévit depuis des années», a-t-il estimé.
Cette situation a dissuadé de nombreux porteurs de projets à s’intéresser à l’agriculture.
Autre facteur: la persistance de statuts fonciers compliqués, «un handicap majeur pour la réalisation des projets», souligne Finances News Hebdo.
En ce qui concerne la classe moyenne rurale en particulier et la classe moyenne en général, «il faudra encore attendre des jours meilleurs», regrette le magazine.