Quel impact aura le séisme sur le déficit budgétaire et quelle soutenabilité pour les finances publiques à la lumière du programme de reconstruction de 120 milliards de dirhams? C’est l’objet d’une nouvelle étude réalisée par Valoris Securities sur la base d’un scénario que la société de Bourse a établi, indique le quotidien Le Matin du Sahara.
Selon l’étude, le gouvernement estime que ce séisme n’aura pas d’impact sur les équilibres macroéconomiques, grâce à une utilisation des dons collectés par le Fonds 126 sur le court terme ainsi qu’à une réorientation d’une partie des programmes de développement des différents départements ministériels vers les zones touchées.
Toujours est-il que «sur la base d’une croissance économique moyenne de 3,5% par an durant les cinq prochaines années (soit un niveau similaire à la moyenne entre 2011 et 2019), nous ressortons avec un déficit budgétaire supplémentaire moyen de 0,1% par an. Dans ce scénario, un maintien du déficit budgétaire à moins de 4,5% du PIB est possible durant les cinq prochaines années», souligne l’étude. Le quotidien rappelle à ce titre que malgré le séisme, le gouvernement table dans son PLF 2024 sur une croissance économique de 3,7%, avec un déficit budgétaire de 4%.
L’après-séisme aura un impact positif sur le déficit de la balance des paiements, avec l’accroissement attendu des revenus secondaires et la progression des recettes des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et des aides internationales. Tout ceci pourrait contrebalancer les effets négatifs sur la stabilité du dirham, sans oublier l’impact positif de la nouvelle mesure de régularisation spontanée des avoirs à l’étranger du PLF 2024.
Pour la reconstruction, et au niveau des financements extérieurs potentiels, le Royaume a pu conclure un accord de 1,3 milliard de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI) pour la résilience climatique (13 milliards de dirhams), soit 11% du budget alloué à la reconstruction. De plus, précise Le Matin, un accord de prêt avec la Banque européenne d’investissement (BEI) mobilisera près d’1 milliard d’euros au Maroc sur 3 ans. Le Royaume dispose également de l’option de la LCM (ligne de crédit modulable) d’environ 5 milliards de dollars dont il bénéficie depuis avril 2023 auprès du FMI. L’activation de cette option permettrait de financer 43% du budget initial alloué, soit près de 51 milliards de dirhams sur 120 milliards.