Le syndicat des armateurs des bateaux de pêche de la région sud du Maroc annonce que les navires regagneront la mer, dès lundi 23 janvier. La décision fait suite à une rencontre avec les associations professionnelles de l’industrie halieutique, tenue le 19 janvier.
Les bateaux pêcheront donc à nouveau de la sardine, après une grève qui a duré plus d’une dizaine de jours.
Parmi les signataires de cet accord, dont le360 dispose d'une copie, on retrouve notamment Hassan Sentissi, président de la Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP) et le représentant de l’Union nationale des industries de la conserve de poisson (UNICOP).
Les participants ont pris en considération une lettre de la société civile (dont le360 dispose également d'une copie) qui réclamait la reprise des activités, au regard des conséquences socio-économiques engendrées par cet arrêt de travail.
Lire aussi : Grèves dans les ports de pêche: les industriels fustigent les armateurs
Rappelons que ce débrayage est intervenu suite à la réclamation des pêcheurs d'augmenter le prix de vente du poisson industriel. Requête qui avait essuyé un rejet catégorique de la part des associations de l’industrie du poisson.
Bien que la grève soit suspendue, les différents acteurs concernés poursuivront leurs discussions afin de trouver des solutions durables qui conviennent à l’ensemble des intervenants de la profession.
Le manque à gagner pour ces dix jours de cessation d'activité est indéniable. D'autant plus que les sardiniers sont les principaux fournisseurs de l'industrie halieutique.
"Nous nous interrogeons sur le timing de cette grève, laquelle disons-le est une grève sauvage", soulève ce professionnel de la pêche côtière. Certains armateurs de sardiniers dénoncent le caractère subit du mouvement de grève initié en début du mois de janvier; la procédure juridique n'ayant pas été respectée.
En effet, rappelons que vers la rentrée 2016, soit le mois de septembre, le ministère de la Pêche, dirigé par Aziz Akhannouch, a décidé, sous conseil de l'Institut national de la recherche halieutique (INRH) de réduire le quota des captures de sardines. Il est passé de 3.000 tonnes à 2.000 tonnes par bateau. L'impératif de la préservation des ressources halieutiques avait déterminé cette mesure.
"Une première manœuvre d'arrêt de travail des armateurs de la pêche à la sardine avait échoué. Les pouvoirs publics ont rehaussé le quota en le fixant à près de 2.200 tonnes par bateau", se souvient cet intervenant du secteur. La période électorale des législatives du 7 octobre 2016 nécessitait une pacification des questions sociales. "Les armateurs de la pêche de la sardine voulaient ainsi faire pression", ajoute cette source.
Depuis le 7 janvier, le débrayage est un remake. La vacance gouvernementale est le moment propice pour fédérer les pêcheurs tandis que l'augmentation du prix de vente du poisson représente un argument mobilisateur. "De plus, le Maroc est en process pour intégrer l'Union africaine pour défendre son intégrité territoriale", ne manque pas de rappeler ce vieux routier du milieu.
Ainsi, la hausse que souhaite arracher les armateurs serait de 20 centimes le kilo de sardines. Quant à la revendication à la base, elle portait sur 60 centimes le kilo, pour un prix de vente actuellement compris entre 3 et 3,50 dirhams le kilo.