Baisse du cours du pétrole et des matières premières, amélioration du taux de couverture des importations par les exportations, hausse des transferts des MRE, maintien d’un niveau acceptable des Investissements directs étrangers (IDE)… Autant de facteurs positifs qui ont permis un redressement des réserves de changes du royaume. Celles-ci ne «se sont pas retrouvées dans une situation aussi confortable depuis 2007-2008», comme l’écrit L’Economiste qui consacre sa Une de ce mardi 13 octobre à la dernière fournée des statistiques de Bank Al-Maghrib.
Le trésor du Maroc en change a augmenté, sur les deux dernières années, de 68 milliards pour atteindre les 214 milliards de dirhams. «Le retournement de tendance des prix des matières premières, surtout du pétrole, a permis de reconstituer les réserves», explique le quotidien qui précise qu’elles devraient permettre de couvrir 6,5 mois d’importations de biens et services en fin d’année contre tout juste 4 mois à fin 2013.
Autre élément ayant permis l’amélioration de cet indicateur qui reflète la solvabilité du royaume dans ses échanges avec l’étranger: la bonne performance des exportations, grâce notamment à l’OCP et au secteur automobile. Les ventes des entreprises marocaines à l’étranger permettent désormais de couvrir 58,9% (soit 10 points de plus qu’il y a dix ans) du volume des importations. Derrière ce basculement significatif de la balance commerciale, «il y a le redressement des économies de la zone euro», écrit l’Economiste qui explique également l’amélioration de 5%, sur un an, des transferts des MRE (29 milliards de dirhams) par ce début de sortie de crise des pays européens.
La progression des réserves de changes est due également à la capacité de captation du royaume des IDE: Contrairement à d’autres pays d’Afrique du Nord, le Maroc a attiré deux fois plus d’investissements étrangers depuis les «printemps arabes» pour atteindre un stock de 480 milliards de dirhams. Seule tache dans le tableau: la baisse des revenus en devises du secteur touristique. Les recettes de voyages ont fondu de 7% au premier semestre pour s’établir à 24 milliards de dirhams. Sur ce registre, l’exception marocaine ne fait visiblement pas le poids face aux effets collatéraux des attentats terroristes qu’ont connus les pays voisins.