C’est l’un des feuilletons politico-économiques qui a marqué l’année 2015. A la veille de son ouverture, le 29 septembre 2015, alors que les responsables se préparaient activement à l’inauguration du premier magasin d’Ikéa au Maroc, les autorités marocaines annoncent au géant suédois du meuble en kit, l’annulation de son ouverture.
Motif: le centre «ne peut ouvrir sans un certificat de conformité que les responsables administratifs du projet n’ont pas remis aux autorités compétentes». Une annonce qui tombe au moment même où des journalistes étaient invités par les promoteurs du projet à visiter l’infrastructure.
Rapidement, les analystes font le lien entre cette suspension de l’ouverture du magasin et l’intention du gouvernement suédois de reconnaître la pseudo «République arabe sahraouie démocratique» (RASD). En clair, cette décision marocaine était une mesure de rétorsion vis-à-vis de la Suède perçue comme l’un des pays les plus hostiles à l’intégrité territoriale du royaume.La suspension d’Ikéa Maroc, franchise du fonds d’investissement koweitien Al-Homaizi via sa filiale marocaine SYM Morocco, n’était donc qu’un dommage collatéral d’un imbroglio politique.
Les protestations des autorités marocaines, les craintes de représailles économiques et les déplacements à Stockholm des dirigeants de partis politiques marocains ont fini par avoir raison de la volonté suédoise de reconnaître la «RASD». Face au tollé soulevé par cette intention et les protestations vigoureuses du Maroc, le gouvernement suédois a fini par affirmer qu’il n’avait aucunement l'intention de reconnaître la «RASD».
Ce feuilleton semble avoir remis les pendules à l’heure entre Rabat et Stockholm. D‘ailleurs, lors de la dernière brouille entre Rabat et Bruxelles sur le volet agricole, la Suède a été l’un des premiers soutiens du royaume au sein de l’Union européenne.
Quant à Ikéa Maroc, tout semble désormais rentrer dans l’ordre et l’ouverture du premier magasin du géant suédois du meuble en kit devrait avoir lieu très bientôt.
Il s’agit tout de même d’un important investissement de 45 millions de dollars devant générer 400 emplois.