Coface vient de publier son baromètre des risques pays et sectoriels pour le second trimestre de l’année 2024. Dans un contexte économique où l’assureur-crédit entrevoit des perspectives positives à court terme, le Maroc a maintenu sa note initiale, «B», en termes d’évaluation des risques pays, et celle de «A4» en ce qui concerne l’évaluation du climat des affaires qui y prévaut, indique Les Inspirations Éco de ce mardi 25 juin 2024.
Le Maroc se place parmi les sept pays dont le risque est «assez élevé», aux côtés du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, de la Namibie, de la Tanzanie et du Rwanda, dans une carte de l’Afrique dominée par les risques relevant des catégories C, D, et E, qui correspondent aux risques «élevés», «très élevés» et «extrêmes», explique le quotidien.
A l’exception du Botswana, évalué par la note «A4», soit un risque jugé convenable, aucun autre pays du continent ne détient les quatre premiers grades sur l’échelle de l’évaluation des risques. Cela étant, «l’Afrique devrait ‘surperformer’», estime Les Inspirations Éco, et dépasser un taux de croissance évalué à 4% en 2025.
Une tendance qui devrait se généraliser, car l’assureur-crédit prévoit une accélération de l’ensemble des principales économies du continent: le Nigéria, l’Égypte, l’Algérie, l’Éthiopie, comme le Maroc, devraient profiter de cette tendance ainsi que, dans une moindre mesure, l’Afrique du Sud.
Parmi les points faibles relevés, «la question des inégalités qui constituent une contrainte pour le Maroc, dont la pauvreté en milieu rural, le chômage des jeunes, le manque en logements et la corruption… En plus des tensions structurelles telles que les disparités régionales et la dépendance vis-à-vis de l’agriculture (12% du PIB et occupant un tiers de la population)», explique Les Inspirations Éco.
À ces facteurs, s’ajoutent une certaine vulnérabilité aux chocs climatiques et à la variabilité des précipitations (avec l’impact des sécheresses sur les récoltes) et la dépendance commerciale vis-à-vis de l’Union européenne, y compris pour les importations, ce qui rend l’économie marocaine vulnérable aux fluctuations des prix des matières premières.
Autres manquements relevés dans ce rapport: la faiblesse de la productivité et de la compétitivité marocaines, face à la concurrence d’autres pays du pourtour méditerranéen, comme la Turquie ou l’Égypte.