Les contraintes auront été nombreuses: pénurie d’eau, recul de la superficie cultivée, accroissement des importations de sucre brut à raffiner. Autant de défis que la filière sucrière, représentée au Maroc par Fimasucre (Fédération interprofessionnelle marocaine du sucre) a su relever. Impératif: approvisionner le marché national. Et le secteur y arrive, constate le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 13 mars.
La filière a mis en place un plan d’action intégrant des solutions innovantes pour l’obtention des meilleurs rendements possibles et partant compenser la baisse des superficies cultivées. Pour la campagne sucrière 2023-2024, la filière a ainsi pu mettre en place un total de 30.000 hectares de plantes sucrières dont 7.000 hectares de canne à sucre, indique le quotidien, citant Hassan Mounir, président de Fimasucre.
A fin 2020, la superficie réalisée en cultures sucrières a atteint 64.500 ha, dont 55.920 ha pour la betterave et 8.624 ha pour la canne à sucre. A cause de la pénurie d’eau, la production a ainsi baissé de 560.000 tonnes pour atteindre 200.000 tonnes de sucre blanc. «La consommation globale est de 1,2 million de tonnes. Les besoins en sucre sont alors satisfaits par la production locale et le raffinage du sucre brut importé», précise L’Economiste.
Pour cela, la filière a pris des mesures significatives pour soutenir les agriculteurs. Cela comprend l’application stricte des prix subventionnés et fixés par l’État pour les engrais, tout en veillant au respect des doses recommandées. De plus, pour les traitements phytosanitaires, l’utilisation de drones a été développée et généralisée à l’ensemble des périmètres sucriers, ce qui permet des économies, tant sur les produits que sur les coûts.
«En 2023, le gouvernement a octroyé une revalorisation des prix des plantes sucrières à raison de plus de 30% au profit des agriculteurs», ajoute le quotidien. Pour Hassan Mounir, cette initiative doublement bénéfique souligne la valeur stratégique de la filière sucrière pour l’économie rurale et la souveraineté alimentaire du Maroc.
Le secteur s’engage, en parallèle, à maintenir un approvisionnement constant. Le raffinage du sucre brut importé joue un rôle essentiel dans l’atténuation du déficit de production à partir de plantes sucrières locales, puisque la capacité de raffinage à elle seule est de 1,5 million de tonnes de sucre blanc. La production nationale satisfait 50% des besoins nationaux. Le reste est assuré par le raffinage du sucre brut importé.
«Pour assurer l’approvisionnement du marché local, Cosumar a baissé ses volumes de vente à l’export», indique l’Economiste.