Fitch ratings a livré un diagnostic plutôt rassurant sur l’état de santé du secteur bancaire marocain, qui s’est montré résilient face aux effets de la pandémie de Covid-19 sur l’activité économique.
Dans une note d'analyse diffusée ce vendredi 18 février 2022, l’agence de notation new-yorkaise indique avoir revu à la hausse sa perspective sur l'environnement opérationnel des banques marocaines, celle-ci étant passée de «négative» à «stable», après l’examen de 5 établissements représentant environ 77 % des actifs du système bancaire marocain (Attijariwafa Bank, Bank of Africa, Crédit Immobilier et Hôtelier, Société Générale Marocaine de Banques et Banque Marocaine pour le Commerce et l'Industrie).
Selon les experts de Fitch Ratings, ce relèvement de la perspective du système bancaire marocain «reflète notre opinion selon laquelle les risques induits par la pandémie sur l'environnement opérationnel se sont suffisamment atténués avec l'ouverture de l'économie et des marchés d'exportation du Maroc, et que, malgré les risques actuels, les cinq banques continueront de fournir des indicateurs financiers résilients en 2022».
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L’agence estime en effet que malgré l’impact de la crise, la qualité des actifs des cinq banques examinées est restée «conforme aux attentes», soutenue par les mesures globales de soutien prises par les autorités marocaine en 2020 pour lutter contre les effets de la pandémie sur l’économie.
En outre, ajoute Fitch «alors que les mesures d'allégement de la dette ont pris fin en 2021 pour la plupart des emprunteurs, la qualité des actifs des banques a été soutenue par un fort rebond de la croissance du PIB estimé à 6,2 % en 2021, après une contraction de 6,3 % en 2020». L’agence s’attend même à une amélioration du taux des créances impayées (crédits impayés/crédits distribués), pour s’établir à 11%, «grâce à un meilleur recouvrement des prêts et la poursuite de la reprise de l'activité commerciale».
La forte reprise de la rentabilité du secteur bancaire est également un motif de satisfaction pour l’agence de notation, grâce notamment à la baisse du coût du risque observée en 2021. Le ROE (Return on equity, un indicateur qui mesure la rentabilité des capitaux propres que les actionnaires d'une entreprise mettent à sa disposition) des cinq banques examinées est ainsi passé de 5,5% en 2020, à plus de 10% en 2021.
Pour 2022, l’agence new-yorkaise s’attend à un nouveau renforcement de la rentabilité, bien qu'un retour au rendement des capitaux propres d'avant la pandémie (environ 12%) ne semble pas encore à l’ordre du jour.
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Un autre «élément positif clé» relevé par Fitch Ratings réside dans le fait que les conditions de financement et de liquidité se sont avérées stables en 2020-2021 au Maroc. Ainsi, poursuit l’agence, «il n'y a eu aucune sortie de dépôts et les marchés nationaux des capitaux ont continué de bien fonctionner». Les dépôts de la clientèle, qui représentent l'essentiel du financement des banques marocaines, ont même augmenté de 4 % en 2021.
Fitch a néanmoins relevé certains éléments qui pourraient peser négativement sur le secteur bancaire marocain en 2022. L’agence cite en particulier une croissance économique plus faible qu'anticipée (Fitch prévoit une croissance du PIB de 3,2 %), une reprise retardée du tourisme, un secteur «vital» de l’économie nationale, ainsi que des taux d’inflation et de chômage «élevés» de respectivement 1,8% et 11,2% en 2022.