En dépit d’un important potentiel, le secteur minier, hors phosphate, contribue très modestement à l’économie nationale. La faiblesse des investissements, qui s’explique en partie par une fiscalité non incitative, figure parmi les freins au développement du secteur.
C’est ainsi qu’une stratégie a été mise en place, il y a 5 ans, en vue de redynamiser le secteur en éliminant ses dysfonctionnements. Seulement, la situation n’a pas évolué comme le souhaitaient les autorités et les acteurs du secteur. Partant, «il est temps d’accélérer l’implémentation des objectifs de la stratégie du développement du secteur hors phosphate», souligne Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 26 juin 2018.
En effet, selon une analyse du ministère de l’Energie, des mines et du développement durable, sur les 20 dernières années, la production minière hors phosphate est quasi-stagnante, autour de 2,3 millions de tonnes. Celle-ci est d'ailleurs essentiellement le fait des productions des anciennes mines. Peu de nouvelles mines sont exploitées. En effet, «les investissements alloués à la recherche minière (hors phosphates) demeurent faibles».
Pourtant, l’Etat s’est fixé des objectifs ambitieux pour le secteur (hors phosphate) dans le cadre de la stratégie élaborée en 2013. Celle-ci se fixait, entre autres objectifs, de tripler le chiffre d’affaires à 15 milliards de dirhams et multiplier par 10 le volume des investissements au niveau du secteur, en dédiant 4 milliards à l’exploration et la recherche minière. Et, grâce à ces actions, le secteur devrait porter les emplois directs du secteur à 30.000 emplois.
Certes, des textes règlementaires ont été élaborés, notamment la loi 33-13 relative aux mines et visant à professionnaliser le secteur et le rendre plus attractif, des efforts ont été faits au niveau de la cartographie du pays (cartes géologiques et géophysiques) et un assainissement a été effectué au niveau du patrimoine minier avec l’annulation de plus de 1.400 permis inactifs. Mais il n’en demeure pas moins que les résultats sont encore en-deçà des espérances.
D’où la nécessité d’accélérer la réforme du secteur minier. Outre la nécessité de promulguer un nouveau statut des travailleurs miniers, il est urgent de revoir la fiscalité du secteur pour le rendre attractif. Dans ce cadre, révèle le quotidien économique, «des contacts sont en cours avec le ministère des Finances, en vue de revoir le système fiscal du secteur minier et d’instaurer une fiscalité équilibrée visant à concilier les intérêts de l’opérateur et l’amélioration des recettes de l’Etat». L’objectif est de rendre la fiscalité du secteur plus attractive pour attirer les investisseurs, tout en permettant aux populations riveraines et à l’Etat de tirer profit des ressources naturelles.