Après Fès, c’est désormais à Tanger que l’état des bus suscite des inquiétudes. Une série d’incidents récents soulève des questions sur la situation de la flotte desservant la ville, ainsi que sur les risques encourus par les usagers empruntant ce moyen de transport.
Dans son édition du mercredi 5 mars, Al Akhbar rapporte qu’un groupe parlementaire a adressé un rapport aux services gouvernementaux concernés afin de les sensibiliser aux dangers liés à la vétusté du parc de bus du transport urbain à Tanger. Pour rappel, ce dernier est géré par la société espagnole Alsa.
Ce rapport, précise Al Akhbar, s’appuie notamment sur un accident récent survenu près de la gare à l’entrée de la ville d’Asilah. Onze passagers ont été transportés aux urgences de l’hôpital local pour recevoir les premiers soins, après avoir subi des blessures jugées graves. L’accident se serait produit lorsque le conducteur a perdu le contrôle du bus en raison de la défaillance des freins, frôlant ainsi la catastrophe.
Comme le souligne le quotidien, ce rapport parlementaire, ainsi que d’autres études récentes appelant à une reddition des comptes, coïncide avec le lancement de nouveaux appels d’offres pour l’acquisition de centaines de bus répondant à des normes de haute qualité à Tanger, pour un investissement de 1,124 milliard de dirhams. Parallèlement, une étude a été initiée pour l’élaboration d’un plan directeur du transport et l’examen du projet de la première ligne de bus à haut niveau de service (BRT) à Tanger. Certaines sources évoquent même une possible rupture du contrat liant la ville à la société espagnole, qui gère le secteur depuis des décennies, alors que son rendement ne cesse de se détériorer.
À noter également que le dernier rapport de la Cour des comptes a mis en évidence plusieurs dysfonctionnements dans le secteur du transport public par bus à Tanger, soulignant les difficultés financières croissantes de l’entreprise espagnole, qui se rapproche de la faillite en raison de l’accumulation de ses dettes. Face à cette situation, ajoute Al Akhbar, Alsa s’est tournée vers sa filiale d’Agadir afin d’obtenir un soutien financier. Elle avait déjà contracté un prêt de 13,1 millions de dirhams auprès de cette dernière, avec un taux d’intérêt de 4%, une première du genre. Le recours à ce type de mécanismes pourrait compromettre le service de transport et aggraver encore davantage la qualité du service, déjà fortement critiquée.
Enfin, Al Akhbar rappelle que le rapport de la Cour des comptes a révélé que ce prêt n’était pas le seul accordé à la société. En effet, le total des emprunts contractés auprès de ses autres filiales avoisine les 53,6 millions de dirhams.
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