Taxe carbone: un risque ou une opportunité pour les entreprises marocaines?

Lancée en période test en octobre dernier, la «taxe carbone» ou encore le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l'UE s’apprête à entrer définitivement en vigueur dès 2026.. DR

Revue de presseLancée en période test en octobre dernier, la «taxe carbone» ou encore le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) s’apprête à entrer définitivement en vigueur dès 2026. Les enjeux sont énormes pour l’économie marocaine. Cet article est une revue de presse tirée de Challenge.

Le 06/12/2023 à 20h48

La «taxe carbone» désigne en réalité le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Cette mesure a été entérinée par le Conseil de l’Union européenne, le 10 mai dernier et sa phase d’essai est lancée le 1er octobre. «A compter de 2026 en Europe, ce mécanisme obligera les entreprises européennes qui importent des produits polluants – essentiellement des matières premières – fabriqués hors du continent, à payer une compensation pour les émissions issues de la production de ces produits», rappelle le magazine Challenge.

Concrètement, si une entreprise française importe une tomate venue du Maroc, elle devra payer un certain prix en compensation équivalent au niveau du carbone émis lors de la production de cette matière première. Au total, plus de 14 milliards d’euros annuels de revenus sont espérés par l’UE.

L’hebdomadaire rappelle la déclaration du Ministre de l’Industrie voulant que cette taxe carbone aux frontières de l’UE soit «une énorme opportunité pour le Maroc». Mais pour l’Expert en énergie Amine Bennouna, ce projet est plus un frein qu’un avantage.

«La décarbonation est avant tout un frein pour les exportateurs. Car vu le timing annoncé, je pense que les acteurs ne seront pas prêts», prévient-il. Et de poursuivre: «En plus des questions de timing, le problème de coût financier va se poser. Les grands groupes comme Renault qui ont les moyens de produire ou d’acheter l’énergie verte n’auront aucun problème, par contre les PME ne pourront pas suivre. Elles seront contraintes pour réduire leur empreinte carbone de diminuer leur dépense énergétique, ce qui aura un coût sur leur productivité».

Également cité par Challenge, Loïc Jaegert-Huber, CEO ENGIE North Africa, affirme de son côté que «la décarbonation des industries exportatrices est un enjeu majeur, non seulement pour notre pays, le Maroc, mais pour la planète entière».

Cependant, il est important de souligner que la décarbonation ne peut pas être envisagée de manière isolée. Elle doit être considérée comme un aspect systémique et global de la transformation de nos économies. Les chaînes de valeur, par exemple, jouent un rôle crucial dans la décarbonation des industries exportatrices. Il est alors nécessaire de promouvoir une approche collective, collaborative, concertée, entre les acteurs des diverses chaînes de valeur industrielles pour maximiser l’efficacité des efforts de décarbonation.

«Ces industries doivent être équipées de technologies les plus modernes et les plus propres pour réduire leur empreinte carbone. La mise à niveau des infrastructures est également essentielle pour permettre une transition efficace vers les énergies renouvelables», lit-on encore.

Par Lamia El Ouali
Le 06/12/2023 à 20h48