Sur le dossier du tourisme, un secteur dont les difficultés ont été aggravées par le variant Omicron et la fermeture des frontières, Aziz Akhannouch a rappelé que le gouvernement a récemment instauré un plan d’urgence de 2 milliards de dirhams, «issus du budget de l’Etat dans un contexte difficile», pour sauvegarder les entreprises et préparer la relance du secteur.
La moitié de cette enveloppe budgétaire servira à redonner un peu d’air aux entreprises du secteur via des mesures d’aide (indemnités aux salariés, moratoire sur les crédits, report des charges dues à la CNSS, la prise en charge par l’Etat de la taxe professionnelle), tandis que l’autre moitié servira à financer les travaux de réhabilitation des infrastructures hôtelières. «Ces opérateurs doivent être prêts au moment de la reprise», a indiqué le chef du gouvernement, qui s’est dit «optimiste pour la suite».
Pouvoir d’achat et inflationAziz Akhannouch s’est également exprimé sur la hausse des prix de certaines matières premières, qui inquiète le consommateur. Le chef du gouvernement s’est montré rassurant, soulignant que le niveau global de l’inflation au Maroc reste «modéré», autour de 1,8% selon les projections à moyen terme. Un taux bien inférieur à ceux enregistrés aux Etats-Unis, en Espagne ou en Turquie, ou l’inflation culmine respectivement à 7%, 6,7% et 35%.
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«Le pouvoir d’achat des Marocains n’a pas été affecté», a estimé le chef du gouvernement, soulignant que pour plupart des produits de base les plus consommés par les Marocains, comme les viandes, les fruits et légumes, les prix sont restés stables.
Pour d’autres produits en revanche, comme les produits énergétiques, ou certains matériaux de construction, il y a bien une hausse des prix, a-t-il reconnu, précisant néanmoins que cette hausse était conjoncturelle, liée aux perturbations causées par les pics épidémiques de l’offre sur sur la chaîne mondiale d’approvisionnement.
«Nous espérons que d’ici mars ou avril, les choses se stabiliseront davantage car le pic de la vague actuelle a été atteint dans plusieurs pays. Le Maroc atteindra ce pic dans les semaines prochaines», a-t-il affirmé.
Pas de réforme de la Caisse de compensationAziz Akhannouch a profité de l’occasion pour rappeler que l’Etat allait continuer à soutenir les prix du gaz butane, du sucre et de la farine de blé tendre grâce à la Caisse de compensation, dont le budget pour l’année 2022 est de 17 milliards de dirhams.
«Sans la subvention de l’Etat, la bonbonne de gaz couterait aujourd’hui 5 à 6 fois plus cher», a-t-il fait remarquer.
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Et le chef du gouvernement d’assurer que dans les circonstances actuelles, il est inenvisageable d’entamer une réforme de la Caisse de compensation.
Campagne agricole et stress hydriqueInterrogé sur les perspectives de la campagne agricole 2021-2022 dans un contexte de pluviométrie insuffisante, Aziz Akhannouch a reconnu que dans certaines régions agricole du Maroc, la situation était difficile.
«Si dans le Nord, la verdure et encore présente, d’autres zones connaissent en revanche des difficultés, comme le périmètre des Doukkalas qui manque d’eau ou dans les Haut Plateaux, dans l’Oriental», a affirmé celui qui a été, pendant de longues années, ministre de l’Agriculture. «Nous espérons que la pluie sera au rendez-vous dans les prochaines semaine pour sauver la campagne. Des mesures seront prises en cas de nécessité», a-t-il expliqué.
Aziz Akhannouch a fait remarquer au passage que le poids de la récolte céréalière dans la production agricole nationale n’est plus aussi déterminant, car d’autres cultures, tournées vers l’exportation, se développent de plus en plus. «Nous avons des exportations d’agrumes et de fruits en hausse respective de 35% et 15%. La production d’olives est pour sa part en hausse de 19%», a-t-il fait savoir.
«Nous n’avons aucune crainte sur la production de fruits et légumes. Les difficultés concernent plutôt les céréales et aussi le bétail. Nous suivons de près la situation», a assuré le chef du gouvernement.
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Rappelant que le secteur agricole pèse pour 85% de la consommation d’eau au Maroc, Aziz Akhannouch a souligné que les stations de dessalement de l’eau de mer constituaient une option appropriée pour atténuer le stress hydrique.
«La station de Chtouka Aït Baha a été une expérience réussie pour les agriculteurs de la région. Pour Casablanca, le ministre de l’Equipement, Nizar Baraka, a lancé un appel d’offre pour une station de dessalement pour satisfaire les besoins en eau potable et d’irrigations. Cela va contribuer à alléger la pression exercée par la métropole sur l’Oued Oum Rbii», a commenté Aziz Akhannouch.
Retraites: la réforme aura bien lieuLe chef du gouvernement a également évoqué la question des retraites. Et les intentions de l’Exécutif sur ce dossier sont claires: la réforme aura lieu sous cette législature. «Si nous ne reformons pas le système de retraites, les caisses seront en déficit dès 2028», a-t-il prévenu.
Le ministère des Finances, avec l’aide de l’Acaps (Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale) se penchent sur ce dossier et le gouvernement est déterminé à mener cette réforme, a-t-il insisté, estimant que le gouvernement opérait «dans une conjoncture économique difficile», mais, a-t-il souligné, «cette question ne nous effraie pas, et nous avons la capacité et le courage de l'affronter».
Intelaka n’est pas un échecLe chef du gouvernement a également réagi aux critiques formulées à l’encontre du programme Intelaka, lancé en février 202 pour appuyer le financement et l’accompagnement des porteurs de projets.
Pour lui, au contraire, ce programme est couronné de succès, puisque 26.000 entreprises en ont bénéficié, soit 90% des objectifs fixés.
Aziz Akhannouch a même fait part de sa volonté de reconduire ce programme, qui arrive à son terme cette année, pour une nouvelle phase.