«La montagne n’a pas encore accouché, ni d’une souris, ni d’un éléphant!», confie une source, interrogée par Le360, non sans faire preuve d'ironie, en parlant de la conclusion de la réunion tenue le vendredi 19 juin dernier à la Primature entre la délégation des professionnels de Tourisme, conduite par la ministre de tutelle, Nadia Fettah Alaoui, et le Chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. Attentif à ce qui a été proposé, ce dernier est resté indécis sur la feuille de route proposée.
Les mesures à mettre en place n’ont pas trop évolué depuis le début de la crise du Covid-19, mais «l’écart, entre ce que les opérateurs du secteur demandent pour relancer leurs activités et les intentions réelles du gouvernement pour venir en aide à un secteur dévasté par la violence et la profondeur de la crise, se creuse», fait remarquer de prime abord notre interlocuteur.
Il faut agir vite et bien, ont répété à l’envi les opérateurs. Près de 80 milliards de dirhams de recettes en devises sont en jeu, une somme qui risque en effet de partir ailleurs, si la préparation de la saison estivale est compromise.
Aujourd’hui, les professionnels attendent un renvoi d’ascenseur à tous les étages: subventions de salaires, exonération de l’IGR, report des paiements d’impôts, financement du fonds de roulement et rééchelonnement des crédits en cours.
Une démarche globale et complète, impliquant l’Etat et les banques, à mettre en place d’urgence pour assurer la relance.
«Des centaines de milliers d’emplois directs et indirects risquent en effet d’être définitivement détruits et des faillites en chaîne surviendront si rien n’est fait», s’alarme notre interlocuteur.
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Les professionnels insistent sur un préalable décisif: «la date de réouverture des frontières et de reprise des vols internationaux devrait être annoncée sans délai. Sans cela, nous ne pourrons rien programmer avec les tour-opérateurs, les transporteurs, les agences de voyages et les centrales de réservation internationales».
Se préparer à la relance implique ensuite des moyens financiers dont la majorité des opérateurs ne disposent pas.
Les offres bancaires adaptées au secteur dont fait l’écho le gouvernement ont beaucoup tardé, ce qui fait dire à notre professionnel du tourisme que «tout est dans le bon timing pour accorder ses aides et y faciliter l’accès, sans quoi, même en y bénéficiant on risque de rater la saison et de compromettre celle à venir [la saison hivernale, Ndlr]. Il faut savoir que les tour-opérateurs, Ryanair par exemple, négocient leurs contrats à 12 mois à l’avance!»
Notre interlocuteur rappelle que les professionnels ont été volontaires dès le début de la crise du Covid-19, du moins les plus structurés d’entre eux. Il fait ainsi allusion à leur participation à l’effort de solidarité nationale, en mettant des établissements hôteliers à la disposition de l’Etat, sans exiger de contrepartie. Cela a pesé dans les comptes.
C’est pourquoi des professionnels souhaitent qu’il y ait un traitement différencié, prenant en considération cet aspect, mais aussi bien d’autres, notamment la transparence fiscale, la région d’implantation ou encore le nombre d’emplois à sauvegarder.