Saâd-Eddine El Othmani n’aura pas eu le temps de souffler. Trois jours après la prise de fonction officielle de son gouvernement, l’Association nationale des investisseurs touristiques (ANIT) monte au créneau et lui adresse une longue missive.
Elle appelle le gouvernement à «ne plus faire l’impasse sur ce secteur stratégique», en avançant notamment que «500.000 familles marocaines» vivent du secteur du tourisme.
Les investisseurs rappellent que le taux d’occupation national de 40%, nettement insuffisant, menace «des dizaines d’unités hôtelières et met en péril des milliers d’emplois et la trésorerie des opérateurs».
Ils soulignent également la «nécessité de repenser la stratégie du secteur» à travers «un diagnostic sans complaisance de la situation actuelle des visions 2010 et 2020».
L’ANIT demande la reconstruction de la politique du secteur sur trois points essentiels. La mise au diapason de l’aménagement du territoire avec les offres touristiques, en correspondance avec la politique de régionalisation.
Par ailleurs, il s’agit de «favoriser la création d’un écosystème industriel de la filière». Les investisseurs souhaitent développer une industrie locale de l’équipement hôtelier, puisqu'aujourd’hui, il est nécessaire d’en importer.
Deuxième point, le développement des énergies renouvelables par l'équipement des parcs hôteliers.
Et enfin, les investisseurs préconisent de faire du secteur touristique «une école d’insertion pour les jeunes Marocains» en créant des cycles de formation diplômants.
Durant le mandant du gouvernement Benkirane, le secteur du tourisme s’est toujours considéré comme le parent pauvre de la politique gouvernementale.
Les investisseurs regroupés au sein de l’ANIT comme les opérateurs réunis au sein de la Confédération nationale du tourisme (CNT) dénoncent depuis cinq ans le désintérêt du gouvernement pour leur secteur.