Mieux vaut tard que jamais. Après plusieurs mois de revendication, le secteur du tourisme peut enfin célébrer la levée de l’obligation du test PCR à l’entrée du territoire national, décidée mardi dernier par le gouvernement.
Selon la profession, le nouveau protocole sanitaire tombe à point nommé pour booster les arrivées de touristes étrangers, à quelques semaines du début de la saison estivale et du lancement de l’opération Marhaba.
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Contacté par Le360, le président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM), Mohamed Semlali, assure que cette décision, quoiqu'elle soit arrivée en retard, a été très bien accueillie par l’ensemble des opérateurs touristiques, aussi bien marocains qu’étrangers.
«Cette décision est certes arrivée en retard, nous avons déjà perdu une partie de nos parts de marché au profit de nos concurrents, notamment les pays du bassin méditerranéen où les conditions d’accès sont moins draconiennes, mais nous restons optimistes pour le début de la saison estivale», souligne-t-il.
Une joie et un optimisme partagés par l’expert en tourisme et directeur du Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate, Zoubir Bouhout, qui estime que tous les paramètres sont désormais réunis pour réussir la relance du secteur.
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«Nous savons tous que l’obligation du test PCR constituait jusque-là un véritable frein à l’arrivée des voyageurs étrangers et c’est pour cela que nous avons longtemps milité pour son annulation et nous sommes ravis aujourd’hui de cet acquis. Nous sommes désormais prêts pour réussir la reprise du secteur», précise-t-il.
Les billets d’avion encore trop chers«On ne peut pas encore chiffrer ou mesurer exactement l’impact qu’aura la levée de l’obligation du test PCR, mais la réaction du marché émetteur a été très positive à l’annonce de la nouvelle. Tous nos partenaires sont très contents», confie, de son côté, Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), estimant néanmoins que tous les ingrédients ne sont pas encore réunis pour réussir une «vraie» reprise de l’activité.
En effet, les professionnels du tourisme qui peinent encore à récupérer leur niveau d’activité d’avant crise, à l’image des autres filières, appellent aujourd’hui à renforcer la capacité aérienne jugée encore insuffisante, notamment à cause des prix élevés des billets d’avion vers le royaume.
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«Nous avons réussi à faire lever le test PCR, maintenant il reste encore un effort à faire au niveau de l’aérien. Il faut renforcer la flotte pour pouvoir mettre à disposition des voyageurs étrangers des billets d’avion à des prix attractifs. Les tarifs actuels sont encore trop chers par rapport au pouvoir d’achat d’une bonne partie de nos clients habituels», déplore Lahcen Zelmat.
Un constat partagé par Mohammed Semlali, qui insiste sur le besoin de conjuguer les efforts des secteurs privé et public pour retrouver le même niveau d’activité de 2019. «Il va falloir qu’on travaille sur l’aérien qui constitue un segment important pour attirer les touristes étrangers. Nous avons besoin, en plus de la promotion, de renforcer la capacité de la flotte aérienne pour couvrir les besoins de développement du secteur», explique-t-il.
Pour ce qui est de la reprise du niveau d’activité d’avant crise, soit un minimum de 13 millions d’arrivées enregistrées en 2019, les opérateurs touristiques interrogés par Le360 s’accordent à dire que ce niveau pourra être atteint en 2023 si les différentes parties prenantes conjuguent leurs efforts afin de faciliter l’accueil des voyageurs étrangers et d’adapter l’offre touristique aux besoins du marché.