Le secteur du transport routier de marchandises occupe une place centrale dans l’économie du pays. Pour preuve, il pèse 6% du PIB et 9% de la valeur ajoutée du secteur pour un chiffre d’affaires de 15 milliards de dirhams.
Selon le quotidien Aujourd’hui Le Maroc, dans son édition du vendredi 29 juin 2018, qui revient sur les données distillées par le Secrétaire d’Etat chargé du transport, Mohamed Najib Boulif, lors d’une conférence organisée par la Chambre de commerce britannique, le secteur a connu au cours de ces dernières années un essor remarquable sur le plan quantitatif.
En atteste, la forte hausse du nombre de véhicules de transport de marchandises pour le compte d’autrui (TMCA) qui est passé de 6.125 en 2003 à 60.177 unités en 2017 et celui du transport des marchandises pour le compte propre (TMCP) est passé de 8.771 à 31.200 unités sur la même période. Ainsi, au total, le secteur compte actuellement un peu plus de 91.000 unités. Parallèlement, le nombre d’entreprises exerçant dans le transport routier de marchandises est passé de 2.800 en 2003 à 54.155 unités en 2017. Grâce à cette évolution, il représente actuellement 75% des flux de marchandises, hors phosphates, et emploie 200 000 personnes.
Toutefois, le secteur souffre d’une grande atomicité. «Nous avons une moyenne de 1,7, voire 1,8 véhicule par entreprise, ce qui constitue un obstacle pour développer les grands chantiers de la stratégie nationale», a expliqué Mohamed Najib Boulif, Outre l’atomicité, il souffre également de l’informel qui le gangrène.
Pour faire face aux défis du secteur, le gouvernement table sur la mise en place d’un nouveau contrat programme. Dans ce cadre, il est prévu, entre autres, «l’introduction de l’attestation de l’aptitude professionnelle, la suppression de l’expérience professionnelle remplacée par des diplômes ou un examen organisé par le ministère», souligne le quotidien.
Par ailleurs, le ministère de tutelle prévoit aussi la mise à niveau des normes d’homologation techniques des véhicules par rapport aux normes internationales et la création d’un Observatoire des transports routiers. Et contre les entreprises informelles, le gouvernement table sur la mise à niveau de la logistique au niveau des PME grâce à un contrat programme spécifique intitulé «PME-LOGIS».
Selon Aujourd’hui le Maroc, «le contrat programme qui a été le fruit de 3 années de travaux devait être signé il y a déjà année. Mais les professionnels ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le contenu de ce nouveau contrat programme». Cette fois-ci, les transporteurs routiers sont d’accord pour signer ce contrat. Toutefois, il faudra également que les organisations syndicales et professionnelles trouvent un terrain d’entente. Ce qui n’est pas encore le cas.
Enfin, en ce qui concerne le Transport international routier (TIR), «une ouverture vers de nouveaux marchés est en vue avec la signature d’accords bilatéraux avec les pays du sud». Ce qui permettra au secteur d'accompagner le développement des échanges entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne et offrir de nouvelles opportunités aux acteurs du secteur.