A l’instar de plusieurs secteurs économiques lourdement impactés par l’épidémie, la Fédération nationale du transport touristique (FNTT) s’est adressée au gouvernement pour que des mesures de sauvegarde des emplois et des trésoreries soient rapidement mises en place.
"Ceci est notre nouvel appel, nous, Fédération nationale du transport touristique (FNTT), adressé au gouvernement pour les dernières semaines de son mandat. C’est un dernier et ultime appel, suite à l’arrêt de l’activité du secteur du transport touristique depuis 18 mois, avec toutes les conséquences que cela a engendrées", souligne la FNTT dans un communiqué de presse diffusé ce lundi 23 août 2021.
La FNTT indique que le secteur est à la dernière étape de sa mise à mort progressive: personnel en situation de précarité extrême, professionnels impuissants, accablés de dettes, confrontés à l’acharnement des sociétés de crédits, aux taxes diverses, impôts et charges sociales, entre autres.
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Durant ces 18 mois, les responsables ont fait preuve d’une insensibilité aux différents appels, propositions et interpellations émanant de la FNTT, fait observer la Fédération, précisant qu’il faut aujourd’hui "sauver d'urgence des milliers d'emplois, venir aux secours des dizaines de milliers de familles qui subsistent grâce à ce secteur, préserver un maillon essentiel de la chaîne touristique et préparer la relance avec des outils innovants".
"Le sauvetage de notre secteur demeure une responsabilité partagée, entre les professionnels, les autorités publiques et les institutions financières. Nous revenons une nouvelle fois avec des propositions concrètes, qui prennent en compte non seulement l’impact de la situation, mais aussi la correction de certaines mesures mises en place comme l’indemnité Covid versée jusqu'à fin juin 2021 de manière aléatoire et très souvent en retard", ajoute la FNTT.
Les professionnels du transport touristique espèrent que ce énième cri de détresse sera enfin entendu, afin que le gouvernement mette en place des mesures d’urgence, rappelant que le secteur a assuré en 2019 des rentrées en devises de 78 milliards de dirhams. Les spécialistes escomptent le montant de 140 milliards de dirhams à partir de 2025-2030, objectif réalisable compte tenu des potentialités et de l’offre variée du Maroc.
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Ainsi, la FNTT propose de prolonger l'indemnité Covid jusqu'au 31 décembre 2021, de suspendre toutes les procédures de mise en demeure, poursuites judiciaires, saisies des véhicules, enclenchées par les organismes de crédit et de différer le remboursement des échéances de crédit jusqu'au 30 juin 2022 avec une clause de revoyure qui tiendra compte de la persistance éventuelle de la crise.
Il est également question de mettre en place un dispositif de reprofilage des échéances de crédit accumulées, supporté par une garantie de l'état en contrepartie d'une exonération des intérêts intercalaires et différents frais correspondants à toute la période de crise et annuler toutes taxes et impôts émis durant la période de crise.
La FNTT recommande également de prévoir des mesures de soutien d'ordres fiscal et social pour accompagner la reprise du secteur, tenir compte de la période d'arrêt d'activité pour assouplir et le cas échéant différer les échéances et délais réglementaires relatifs à l'exercice d'activité et engager les compagnies d'assurance à consentir un effort financier en faveur d'un secteur fortement sinistré par une crise qui l'a contraint à une immobilisation prolongée de ses véhicules engendrant ainsi une chute conséquente de la sinistralité.