Le marché attendait cette communication avec impatience, et il faut dire que l’attente en valait la peine.
Le management du Groupe Alliances vient de communiquer sur son dernier conseil d’administration, tenu en fin de semaine dernière. Ce dernier avait pour principal objet d’arrêter les comptes au titre de 2015 et, surtout, faire le point sur le plan de relance du groupe immobilier.
Il est vrai que le montant des pertes annoncé au titre de 2015 donne le tournis: 1,8 milliard DH partis en fumée en une année seulement. Cependant, cette année a été la plus difficile qu’a connue le groupe depuis sa création en raison à la fois de la conjoncture sectorielle mais, surtout, des difficultés de trésorerie rencontrées par l'entreprise.
«Une série de mesures ont été prises pour redresser la barre. Certaines ont déjà été concrétisées et d’autres sont en cours. Cela devrait permettre à Alliances de retrouver l’équilibre dès 2016 avec des bénéfices au terme de l’exercice», explique Ahmed Ammor, Directeur général du groupe.
On pourrait se demander comment est-il possible pour une entreprise de passer d’un déficit de près de 2 milliards DH à une situation bénéficiaire en l’espace d’un an seulement. Ahmed Ammor en apporte la justification. «Tout d’abord, il faut souligner que les pertes enregistrées ne sont pas dues à des faits liés à l’exploitation courante. Le cœur de metier est sain», insiste-t-il.
En effet, le 1,8 milliard DH de pertes sont dus à plusieurs facteurs qui ne sont pas en lien direct avec le cœur de métier. Plus de 568 millions DH sont générés par les pertes des sociétés de constructions affiliées au groupe et qui sont actuellement en cours de liquidation. Les frais financiers inhérents au fort endettement de la société ont également contribué à hauteur de 582 MDH. Or, le groupe inscrit la baisse de son endettement en tête de ses priorités, ce qui permettra dès l’exercice 2016 de réduire l’ampleur des charges qui en découlent.
En effet, grâce aux différents accords trouvés avec les créanciers, Alliances s’attend à réduire son endettement de 8,4 milliards DH à fin 2014 à 3,6 milliards en 2016, 3,2 milliards en 2017 et 2,7 milliards en 2018.
En plus de ces facteurs, la baisse importante du chiffre d’affaires 2015 (944 MDH au lieu de 2,93 milliards DH en 2014) causée par le ralentissement de l’activité suite aux difficultés de l’entreprise, conjuguée à l’actualisation de la valeur des stocks contribuent également à hauteur de 534 millions au déficit.
La non récurrence de ces éléments, ainsi que les mesures urgentes prises pour assurer des liquidités à l’entreprise, notamment une augmentation de capital pour reprendre un rythme d’activité normal et la réduction de 40% des charges de structure, devraient permettre à la société de redresser rapidement la barre, surtout qu’elle dispose aujourd’hui d’un carnet de commandes de plus de 19.000 unités dans différents projets dans le royaume et en Afrique.
