Selon le classement de l’indice de la Banque mondiale mesurant la performance logistique d’un échantillon de 160 pays, le Maroc a reculé de 23 places depuis 2016. Un résultat qui n’honore pas le bilan des deux ministres PJD qui se sont succédés à la tête du département du transport et de la logistique, Aziz Rabbah (2012-2017) et Abdelkader Amara (2017 à aujourd’hui).
En cause, la mise en œuvre du contrat-programme découlant de la stratégie logistique arrêtée en 2010 accuse du retard. Il suffit de rappeler que parmi les 70 zones logistiques multi-flux prévues par ledit contrat, seule celle de Zenata a pris forme. Et encore, puisque seul le secteur public y opère.
«Il faut savoir d’où est ce qu’on part. Jusqu’en 2003, le secteur du transport était déréglementé et soumis au monopole de l’Etat, à travers l’ex-OMT», explique Mohamed Talal, fondateur de La Voie Express et ancien président de la commission logistique à la CGEM.
Ce dernier appelle toutefois à un nouveau contrat-programme public-privé pour s’adapter aux évolutions du secteur (digitalisation, fiscalité, les nouvelles habitudes de consommation, etc). Mohamed Talal insiste au passage sur l’accompagnement des opérateurs nationaux, dont près de 80% opèrent dans le circuit informel.
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De son côté, le président de l'Association des Freight Forwarders du Maroc (AFFM), Rachid Tahri, estime que la feuille de route 2010-2015 s’inscrit dans le long terme et a besoin d’être accompagné au vu de la diversité des intervenants qui y sont impliqués. «La mise en œuvre de la stratégie se poursuit. Elle a besoin d’un peu plus de temps par rapport à ce qui a été prévu en 2010», conclut Rachid Tahri.