Dans une interview réalisée en marge de la rencontre du parti de l’Istiqlal, organisée ce jeudi 19 juillet à Casablanca et consacrée au modèle de développement du Maroc de demain, Fouad Douiri a bien voulu partager sa lecture des évènements marquant l’actualité énergétique nationale.
Découvertes de Gaz dans l’OrientalDouiri voit d’un bon œil les indices de découverte de gaz dans la région de l’Oriental, annoncés récemment par Sound Energy. D’après les résultats publiés par cette entreprise britannique, il s’agit d’une découverte économiquement exploitable. «Ces gisements pourront éventuellement être connectés au Gazoduc Maghreb-Europe et alimenter les centrales à gaz, notamment Aïn Beni Mathar et Tahaddart», estime l’ancien ministre, tout en restant prudent. «Les travaux sont aujourd’hui bien avancés, mais ne sont pas encore achevés. Il faut attendre début 2019 pour avoir une vision plus claire sur les réserves trouvées».
Gazoduc Maroc-NigériaLe projet de Gazoduc Maroc-Nigéria ouvre de belles perspectives économiques et énergétiques pour toute la région, soutient Douiri, mettant en avant le nombre de gisements de gaz se trouvant sur le tracé de cette infrastructure ainsi que les nombreux débouchés à l’export en Europe.
Lancé à l’initiative du roi Mohammed VI et du président nigérian, Muhammadu Buhari, le projet rend aussi à l’énergie une mission économique et même géopolitique, en faveur de la paix et du développement dans cette région, a-t-il ajouté. «Pour mener à bien ce chantier, il faut se projeter sur quelques décennies. J’espère que la décision sera prise au cours de cette décennie, surtout que le projet doit recueillir l’assentiment de tous les Etats de la région», note l’ancien ministre de l’Energie.
Lire aussi : Gazoduc Nigeria-Maroc: le potentiel et les récentes découvertes de gaz militent pour l’accélération du projet
Le sort incertain de la raffinerie de MohammediaInterrogé sur l’avenir de Samir, Fouad Douiri qui, du temps de son passage à l’Odep, avait participé au chantier de construction du terminal pétrolier du port de Mohammedia, espère aujourd’hui qu’une solution sera trouvée pour sauver et faire fonctionner la raffinerie. Des erreurs dans la gestion conjuguées à l’évolution du marché internationale du pétrole, atteste-t-il, sont à l’origine de la situation actuelle de la Samir.
Le processus de liquidation n’a jusqu’ici pas donné de bons résultats malgré le changement du syndic, regrette Douiri. Ç’aurait été plus pertinent, dit-il, de faire appel à des spécialistes techniques, banquiers d’affaires, juristes, etc, pour rechercher des investisseurs et mener une vraie cession. «Le Maroc est en train de rater une occasion d’avoir une raffinerie. C’est bien d’importer aujourd’hui. Mais si, demain, la marge de raffinage remonte à plus de 60 dollars, pourquoi se priver de quelques centaines de millions de dollars de marge brute, d’un millier d’emplois et d’un investissement qui aura coûté plusieurs milliards de dirhams?». La question reste ouverte.
Lire aussi : Rebondissement judiciaire dans l'affaire la Samir: destitution du syndic judiciaire Mohamed El Krimi
Le projet de plafonnement des prix de pétrole se fait attendreQuid de la position du Parti de la Balance quant au débat sur la cherté des prix ainsi que le projet de plafonnement des prix des produits pétroliers? La balle est entre les mains du gouvernement qui, selon Douiri, a toutes les données économiques et techniques, ainsi que le pouvoir réglementaire pour agir au mieux des intérêts des citoyens et des entreprises pétrolières. «Le gouvernement doit prendre une décision et l’expliquer aux consommateurs et aux distributeurs. On attend toujours de voir les mesures annoncées par le ministre Daoudi», conclut Fouad Douiri.