Vidéo. Déploiement du paiement mobile: le coup de gueule (et la promesse) du wali de Bank Al-Maghrib

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Le déploiement à grande échelle du paiement mobile a pris «trop de retard», estime Abdellatif Jouahri. Des incitations fiscales fortes sont nécessaires, selon le gouverneur de la banque centrale, pour convaincre les commerçants de proximité de franchir le pas.

Le 23/09/2020 à 12h54

Le timide démarrage du paiement mobile n'est pas apprécié par le wali de Bank Al-Maghrib (BAM). Abdellatif Jouahri s’est agacé en effet agacé hier, en conférence de presse à Rabat, du retard pris par le déploiement à grande échelle du paiement mobile au Maroc.

"Nous avons perdu trop de temps!", s'est-il exclamé. 

Les membres du Comité stratégique de l’inclusion financière, que préside le wali, se sont réunis la semaine dernière pour évaluer la situation. Si le Maroc compte à ce jour 1,5 million de wallets (des solutions de paiement via téléphone), l’écosystème de cette solution de paiement tarde à se mettre en place, déplore Abdellatif Jouahri.

Ce retard est d’autant plus regrettable que toutes les conditions sont réunies pour un déploiement à grande échelle du paiement mobile.

Sur un plan technique, tous les essais du switch ont été effectués. Sur un plan institutionnel, un Groupement d’intérêt économique (GIE) a été instauré, avec la création du Groupement de paiement mobile au Maroc (GPMM).

Mais pour que cet écosystème puisse véritablement voir le jour, il reste à convaincre les commerçants, notamment ceux de proximité, à adhérer à cette solution. Or, ces derniers hésitent encore, car ils craignent d’être ensuite "tracés" par le fisc. Des incitations fiscales, plus fortes que celles déjà prises dans le cadre de la loi de finances 2020, sont donc préconisées.

"Des mesures d’appui fortes pour les commerçants doivent être prises. Il faut qu’il y ait certaines incitations du côté fiscal. Nous avons proposé que les commerçants de proximité qui s’inscrivent dans ce cadre-là soient aidés au maximum, pour qu’ils puissent sortir de l’informel et intégrer le secteur formel", a expliqué Abdellatif Jouahri.

"Nous avons proposé au gouvernement le lancement d'une opération pilote, à Casablanca par exemple, pour que les commerçants puissent voir de manière claire les avantages de l’écosystème du paiement mobile", a-t-il ajouté.

L’opération pilote pourrait porter sur le programme Tayssir de lutte contre l’abandon scolaire. Les transferts monétaires aux familles dans le cadre de ce programme pourraient ainsi être réalisés à travers le paiement mobile.

Le gouverneur de BAM compte par ailleurs se rendre au Parlement pour tenter de convaincre les représentants de la nation du bien-fondé des mesures d’appui à prendre, pour inciter les commerçants à s'inscrire dans la dynamique du paiement mobile.

Son argumentaire repose sur deux éléments fondamentaux: favoriser l’inclusion financière des populations et la bancarisation, notamment dans les régions les plus enclavées du Royaume, et lutter contre la circulation de cash et sa gestion, très coûteuse. Selon Bank Al-Maghrib, 400 milliards de dirhams de flux potentiels de cash pourraient être captés par le paiement mobile.

Abdellatif Jouahri semble même faire de la réussite de ce projet une affaire personnelle. "Je serai là pour veiller à ce que le mobile banking soit mis en place et opérationnel dans les meilleurs délais, quitte à ce que je frappe à toutes les portes, y compris celles du Parlement", a conclu, infatigable et toujours aussi fringant, le wali de Bank Al-Maghrib.

Par Amine El Kadiri
Le 23/09/2020 à 12h54

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C 'est trop cher les commissions frais et accessoires de l intermédiation financière. Le commerçant bon gestionnaire qui se bat chaque jour pour préserver ses marges de la concurence, il n' acceptera jamais le versement de caution ,la ponction d 'un loyer ou d 'une commision de plus de 0.1% sur les transaction entre lui et ses clients. Le paiement de transaction est une mission service public à défaut d'être une rente isolée à l 'abri de la concurrence.

Il n y a qu a changer les billets de banque par de nouveaux billets et donner un délai court pour échanger dans les banques. Tout le cash caché va sortir. Ça s est déjà fait ailleurs. Peut être que ça n arrange pas les politiques

En effet, le droit international ne permet pas d´interdire le payement en cash. Ce serait une violation des droits élémentaires des vieux citoyens non accrocs au net, aux handicappés, aux citoyens des zones reculées, et traduit au Maroc, comment un paysan de Aïn Lahcen va-t-il pouvoir écouler sa culture d´ognons dans le souk hebdomadiare de Oued-Laou ? la proposition de Mr. Jouahri est pertinente. Mais il faut aller doucement, car la majorité absolue des Marocains(nes) ne sont pas encore prêts pour des payements strictement mobiles. Par contre, avoir deux approches: trouver des solutions techniques très(très) simples pour la majorité des citoyens au Maroc. Et appliquer le payement mobile pour les autres tranches plus éduquées. Sans le cash l´économie marocaine ne survivra pas....

Est-ce que l´expérience suédoise a réussi? Réponse: non. Car malgré un taux d´alphabétisation record, la pénétration totale d´internet dans tout le pays, le nombre de Samrtphones/I Phones/Ordinateurs avec services de banques intégrés, seuls les jeunes citoyens ont intégré le circuit des payements mobiles. Et certaines classes. Les plus de 1,7 millions de retraités sont restés réfractaires á ces nouveauté. Mr ou Mme Eriksson est haitué(ée) à acheter un litre de lait et de payer en csha chez son épicier du coin, à mille kms de la grande ville. Ce retraité ne comprend pas comment activer son compte bancaire internet pour payer une facture. Ou acheter un timbre avec sa carte bancaire. Donc, une révolte populaire pour garder le payement traditionnel secoue la Suède. Et est très chaudes....

Dans ce genre d´analyses, il est sage de comparer avec les autres pays ayant accéléré justement la transition vers les payements mobiles. Le pays qui a le plus avancé dans le monde est la Suède.Le but était d ´erradiquer le blanchissement de l´argent, de minimiser les risques des employés des banques ou commerces (vols à main armée) et de fournir aux autorités fiscales un meilleur contrôle. Donc, les banques physiques ont diminué de plus de 75%. La majorité de la population suédoise utilise la banque internet. Achats, ventes sont faites sans cash. Bien que la loi stiplule que les commerces sont dans l´obligation d´accepter des payements traditionnels em billets ou pièces de monnaie, la majorité des commerces n´acceptent que le payement par carte.(ref:Riskbanken, google, version anglaise).

Mr. Abdellatif Jouahri est la personnalisation réelle de Bank Al Maghrib. Ce rôle lui passe comme un gant. Il y est prédestiné. Et soyons fiers que notre pays ait des hommes de ce calibre à ces postes stratégiques. Maintenant, et signe du développement exemplaire de notre pays, Mr. Jouahri pose la question devenue universelle dans justement les pays développés. Cette question est: Comment inciter tous les citoyens à utiliser les payements et les transactions monétaires mobiles? En une question plus directe : Il faut nous débaarsser des billets et des pièces des monnaies rapidement. Pourquoi ? Parce que des milliards de dirhams et autres devises dorment dans des valises cachées . Et parce que des transactions mobiles (internet, etc) minimsent les risques de détournements. Bien.

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