Interrogé sur la crise que connaît le secteur immobilier, Asaad Sadqi, président de l’Association régionale des agents immobiliers Casablanca-Settat, préfère parler d’une mini-crise plutôt que d’une crise profonde. «Nous sommes loin de vivre une situation identique à celle vécue aux Etats-Unis, où l’on pouvait acquérir des maisons à un dollar symbolique», a-t-il expliqué.
Les derniers chiffres publiés par l’Agence nationale de la conservation foncière du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) font état d’une baisse de 3,8% du volume des transactions en 2019. Sadqi tient à relativiser ces chiffres en mettant en avant le bon comportement de l’immobilier d’entreprise ou celui commercial (bureaux et commerces) qui affichent un bond de 17% au cours du quatrième trimestre 2019, ce qui laisse entrevoir, dit-il, une belle reprise en 2020.
Lire aussi : Agents immobiliers: le cadre législatif tarde à voir le jour, la profession s’impatiente
A quelque chose malheur est bon. Cette mini-crise a eu pour effet d’assainir le secteur de l’intermédiation immobilière. «Au lieu de passer par le circuit informel (semsara, concierges, etc), les gens préfèrent s’orienter vers les agences structurées qui sont mieux placées pour répondre à leurs besoins précis», souligne Sadqi. L’on a assisté également à la naissance de plusieurs portails spécialisés dans l’immobilier, ce qui a poussé les professionnels à accélérer le processus de digitalisation de l’activité.
Par ailleurs, dans la perspective du projet de loi encadrant l’activité d’intermédiation immobilière, Asaad Sadqi plaide pour la création d’un statut propre aux agents immobiliers. «Nous voulons que notre métier soit reconnu. Cela aura le mérite d’inciter les gens à migrer vers le secteur formel, avec ce que cela entraîne comme retombées positives à la fois sur la profession et sur les recettes du Trésor.