A Marrakech, première destination touristique du Royaume, qui s’est forgée au fil des ans la réputation d'être un haut-lieu festif, les opérateurs du tourisme sont dans une colère noire. Ils déplorent la soudaineté de ces annonces, alors que de nombreux établissements s’étaient déjà préparés à offrir à leur clientèle un programme d’animations diverses et variées, malgré le contexte de la crise sanitaire.
La quasi-totalité des hôtels de la ville sont actuellement en pleine opération de remboursement de leurs clients réservataires, suite à plusieurs demandes d’annulations qui leur ont été faites.
L’annonce, soudaine, faite lundi dernier par le gouvernement et indiquant l’interdiction de la tenue de toutes festivités lors de la Saint-Sylvestre, avec comme mesure-phare l’instauration d’un couvre-feu et la fermeture des restaurants, a en effet d’un coup de tonnerre pour les restaurateurs et les hôteliers de Marrakech, qui s’apprêtaient à accueillir des milliers de touristes en cette période de fin d’année.
C'est un nouveau coup dur pour l’activité touristique à Marrakech, déjà mise à mal par plusieurs mois d'état d'urgence sanitaire et de restrictions des déplacements. Marrakech n’est d’ailleurs pas la seule ville concernée par la fermeture totale des restaurants: cette restriction d'une durée de trois semaines s’applique aussi à Casablanca, Agadir et Tanger.
“C’était une surprise pour nous. Nous savions déjà que les festivités étaient interdites, mais la décision de fermer tous les restaurants, y compris ceux de l’hôtel à 20 heures, nous a fait l'effet d'un choc. En conséquence, nous avons reçu plusieurs demandes d’annulations, de la part de touristes [marocains] et étrangers”, indique Walid, directeur commercial de l’un des palaces de Marrakech.
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Des bénéfices substantiels étaient attendus pour cette période des vacances, explique encore cet interlocuteur: “cette période nous permet de se procurer d’importantes bénéfices. Les gens ne veulent plus venir pour rester dans leurs chambres, surtout à Marrakech”.
Contactés par Le360, les restaurateurs se disent eux aussi en colère.
“On vient de reprendre l’activité, et aujourd’hui, on nous oblige de fermer pendant trois semaines. Nous avons des charges à payer, sans oublier le personnel. Heureusement pour moi, j’ai réussi à annuler mes commandes auprès de mes fournisseurs, mais je connais des gens qui se sont retrouvés en arrêt d’activité, avec un frigo rempli et des factures à régler. Malgré tout, c’est une décision compréhensible pour éviter une flambée de contaminations, comme ce fut le cas pour Aïd Al Adha”, témoigne un de ces restaurateurs, qui a requis l'anonymat.
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