La dégradation du rapport démographique (actifs /retraités), l’amélioration de l’espérance de vie au Maroc, la baisse du taux de fécondité, etc. Le débat sur la réforme des retraites organisé ce vendredi par nos confrères du quotidien Aujourd’hui le Maroc a permis de mieux cerner les facteurs à l’origine de la fragilité des différents régimes de retraite au Maroc, en tenant compte des caractéristiques spécifiques à chacune des caisses (CNSS, CIMR, CMR, RCAR).
Sans langue de bois, les directeurs des caisses de retraites reconnaissent que la réforme tarde à se mettre en place pour des raisons «légitimes», citant notamment la difficulté de parvenir à établir le consensus entre les différents acteurs concernés: l’Etat employeur, la CGEM et les centrales syndicales.
La commission nationale en charge de ce dossier avait néanmoins arrêté un schéma-cible de réforme, visant la mise en place d’un régime unifié à long terme. Mais avant d’en arriver là, les parties prenantes ont convenu de passer par une phase intermédiaire avec un système bipolaire: l’un pour le secteur public (CMR et RCAR); l’autre pour le secteur privé (CNSS et CIMR).
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Ces schémas de réforme, dont on parle depuis plus de dix ans, ne se sont pas traduits par des actions concrètes inscrites dans le temps, relève-t-on. Certains proposent de s’y atteler dès maintenant en engageant des réformes «intra-muros» propres à chaque régime mais orientées vers plus de convergence et de complémentarité avec les autres caisses, et ce dans la perspective de la mise en place du système bipolaire ou encore celui unifié ciblé à long terme.
La CNSS n’a pas attendu la création du pôle privé pour s’y mettre. Elle prépare déjà une nouvelle réforme paramétrique. «La CNSS a confié l’étude à un cabinet international qui débouchera, courant 2019, sur des scénarii de réforme. Le choix du scénario définitif fera l’objet d’un débat au sein du conseil d’administration avec les représentants des employeurs et des centrales syndicales», précise le DG de la CNSS, Saïd Ahmidouch. Idem pour la Caisse marocaine des retraites (CMR). «Une étude sera lancée dans quelques semaines. Le cabinet en charge de cette étude sera amené à fournir des propositions concrètes dans un délai de 12 à 15 mois», a souligné son DG, Lotfi Boujendar. L’objectif est d’apporter une réponse utile et de tracer une feuille de route dans le cadre d’une loi-cadre qui donnera de la visibilité, laquelle va définir la manière de gérer la transition vers l’étape intermédiaire du système bipolaire.
