L’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), présidée par Karim Tazi, s’est inscrite le 24 janvier au registre des lobbyistes de l’Union européenne (UE). L’information a été rapportée par Maghreb Confidentiel dans sa dernière édition électronique. A en croire ce bulletin d’information parisien, l’Amith milite pour la révision des préférences tarifaires appliquées au textile marocain dans l’UE.
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Contacté par Le360, Karim Tazi explique que cette initiative, qui vient en appui à celles menées habituellement par le département du commerce extérieur, s’inscrit dans une nouvelle démarche visant l’amélioration de la compétitivité du textile marocain, notamment sur les marchés de l’export. L’objectif est d'amener la commission européenne à accorder aux industriels marocains les avantages de la règle dite «simple transformation», identique à ceux accordés par l’Union européenne aux Pays les moins avancés (PMA) dans le cadre de l’initiative «Tout sauf les armes».
Les tissus subissant une simple transformation dans un pays bénéficiant de ce régime préférentiel spécial, quelle que soit leur provenance, bénéficient d’une exonération totale de droits de douane à leur entrée sur le marché européen. Pour les textiliens marocains, seuls les produits confectionnés à partir de tissus importés de la zone euro-méditerranéenne de libre-échange (EuroMed) peuvent bénéficier de conditions tarifaires semblables à celles accordées dans le cadre de l’initiative «Tout sauf les armes». L’Amith veut étendre cet avantage tarifaire aux tissus importés hors zone EuroMed, notamment ceux en provenance d’Asie qui s’avèrent encore plus compétitifs.
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Pour cela, l’Amith a fait appel aux services d’un cabinet de lobbying à Bruxelles, habitué à ce genre d’exercices. «Le cabinet a fait les démarches nécessaires pour inscrire l’Amith au registre des lobbyistes de l’Union européenne et défendre notre position en faveur de la règle de simple transformation qui va apporter aux produits marocains un gain de 12% en compétitivité-prix», note Tazi.
Il s’agira de convaincre surtout les fédérations de textile européennes qui s’opposaient jusqu’ici à toute renégociation tarifaire avec le Maroc. Car pour la plupart de ces fédérations, le Maroc est perçu comme un débouché pour les tissus européens. «Nous souhaitons agir et développer d’autres niches de marché, d’où l’institutionnalisation de notre démarche auprès de l’Union européenne. L’enjeu est de trouver des équilibres win-win avec les industriels et les fédérations européens», conclut le président de l’Amith.