Voici pourquoi les prix des tomates sont repartis à la hausse

Des cageots de tomates dans une aire du marché de gros de Casablanca.

Les prix de la tomate repartent de nouveau à la hausse. Les récoltes, divisées par quatre à cause du froid et des maladies, ne suffisent plus à satisfaire une demande toujours soutenue. Explications.

Le 13/01/2025 à 14h14

La tomate subit un effet de ciseaux: après une surproduction en fin d’année, qui a tiré les prix vers le bas, ces derniers sont repartis à la hausse à la suite d’un ralentissement brutal des rendements. Et pour cause: entre des températures exceptionnellement élevées durant les mois de novembre et décembre, et une chute soudaine des températures, conjuguée à la diffusion de maladies qui ont altéré les récoltes, les opérateurs peinent à stabiliser l’offre, alors que la demande reste forte, résume Amine Amanatoullah, producteur et exportateur de légumes primeurs dans la région de Souss-Massa.

«En quelques semaines, le prix de gros du kilogramme est passé de 2 dirhams, niveau jugé excessivement bas par les professionnels, à plus de 6 dirhams. De quoi provoquer frustration et incompréhension chez le consommateur», illustre-t-il.

Évolution des prix de la tomate au marché de gros de Casablanca (Source: Casa Prestations)

DatePrix (dirhams/kilogramme)
08/01/20253 - 6,8
02/01/20251,3 - 4,2
25/12/20241,2 - 3,5
18/12/20241 - 2,5
11/12/20241 - 2,8
04/12/20241 - 2,8
27/11/20241,2 - 2,8
20/11/20242 - 4
13/11/20241 - 4,5
06/11/20241,5 - 4,5


«En novembre et décembre, des vagues de chaleur successives ont engendré une surproduction: les tomates arrivaient toutes à maturité au même moment, inondant le marché et faisant s’effondrer les prix. Pour les consommateurs, cette abondance a été synonyme de bonnes affaires, alors que pour les producteurs, elle s’est traduite par des revenus insuffisants», explique notre interlocuteur.

Puis, avec l’arrivée du froid, la dynamique s’est brutalement inversée. «Les plants, déjà affaiblis par la chaleur, ont développé de nouvelles maladies de froid, ce qui a engendré une baisse drastique des volumes récoltés. Résultat, une hausse des prix de la caisse de 30 kilogrammes, qui sont passés d’environ 100 dirhams à plus de 200 dirhams», détaille-t-il.

Pour espérer un retour à la normale, tout semble dépendre d’une amélioration des conditions climatiques. «Un redoux permettrait d’accélérer la maturité et de relever légèrement les rendements, sans toutefois gommer dans l’immédiat les pertes subies», fait noter Amine Amanatoullah. «Pour autant, la question de la résistance aux maladies reste cruciale et requiert un appui technique accru. Car sans solutions adaptées, même un climat plus favorable ne résoudrait pas les problèmes de fond qui touchent les cultures», conclut-il.

Par Hajar Kharroubi
Le 13/01/2025 à 14h14