C’est pour débattre de l’inclusion sociale, du développement durable et des économies de demain que la troisième édition du WeXchange Forum a mis la lumière sur le tiers-secteur marocain et son rôle dans le développement socio-économique du pays. Avec plus de 40 imminents intervenants, qui représentent les différentes parties de l’écosystème en présence de plus de 300 participants, le WeXchange Forum ambitionne de contribuer, à travers le débat et l’intelligence collective, au renforcement du rôle du tiers-secteur dans la co-construction d’un Maroc plus inclusif et plus résilient.
Ce rendez-vous annuel, installé depuis 2022 par la Fondation Abdelkader Bensalah, a mis à contribution des opérateurs de la société civile aux côtés de scientifiques, d’académiciens et d’experts pour discuter du progrès social, en combinant le savoir et l’expertise des uns aux savoir-faire et expérience des autres.
«Nous sommes conscients que les organisations du tiers-secteur opèrent à travers des modèles basés sur la solidarité et coconstruisent des communautés résilientes et inclusives», a déclaré Tarik Maâroufi, directeur général de la Fondation Abdelkader Bensalah. Il poursuit: «À travers le WeXchange Forum, nous cherchons à attirer l’attention des parties prenantes sur le potentiel du tiers-secteur, de manière à propulser l’innovation sociale et à relever les défis de la construction d’une société plus juste et plus durable».
L'ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, lors de son interview avec le journaliste Abdellah Tourabi, au WeXchange Forum 2024. DR
L’agenda du WeXchange Forum a démarré avec un discours de bienvenue de Tarik Maâroufi, directeur général de la Fondation Abdelkader Bensalah. S’en est suivie l’intervention de l’économiste et directeur du Centre d’entrepreneuriat de l’ESSEC, Hamid Bouchikhi. Une intervention sur les évolutions majeures que traverse la société humaine, les changements qu’elles induisent et les enjeux stratégiques qu’elles imposent, en passant par le rôle fondamental du tiers-secteur pour relever les défis de demain.
Le forum s’est poursuivi dans la même matinée avec un panel de décideurs qui a réuni, entre autres, Aicha Errifaai de l’ODCO, Saâdia Slaoui Bennani de la CGEM et Mustapha Bouhaddou de REMESS. La discussion a porté sur le fait que le tiers-secteur a constitué, dans l’histoire du Maroc, un pilier fondamental pour atténuer les problèmes sociaux et environnementaux. Il a grandement contribué à pousser vers plus d’inclusion, d’égalité et de progrès social.
Toutefois, face à un environnement en mutation rapide et continue, marqué par des innovations technologiques et des changements démographiques, les organisations du tiers-secteur se trouvent à un tournant crucial et sont désormais appelées à redéfinir leurs rôles et leurs méthodes pour rester à l’avant-garde du progrès social et continuer à participer au développement socioéconomique du pays.
Des échanges autour du Nouveau modèle de développement
Ensuite l’Agora des jeunes a pris place. Il s’agit d’un espace pour un dialogue avec la jeune génération des organisations du tiers secteur. Un point à compter pour les organisateurs qui ont dédié ce débat à une douzaine de représentants du tissu associatif, venus des douze régions du Maroc.
L’objectif principal de cette séance était de permettre à ces jeunes de partager leurs perspectives sur le progrès social au Maroc, d’identifier les principaux défis qu’ils rencontrent et de proposer des solutions innovantes pour renforcer l’impact de leurs actions. L’échange a été fructueux et a apporté un plus pour définir et affiner le rôle des jeunes acteurs dans la réalisation des objectifs du Nouveau modèle de développement (NMD).
En effet, le NMD a reconnu explicitement l’importance des acteurs du tiers-secteur et a fixé l’objectif, à horizon 2035, d’augmenter leur contribution au PIB à hauteur de 8 % ainsi que la création de 50.000 emplois par an. Le NMD souligne également le rôle essentiel de l’économie sociale et solidaire dans le développement de nouvelles activités génératrices de valeur. Et c’est autour du NMD qu’a été tenue la partie suivante du programme de la journée.
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Ahmed Reda Chami, ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a illuminé la salle par une intervention remarquable sur la délégation des services publics locaux aux acteurs du tiers-secteur, les rôles et les responsabilités des territoires dans ce domaine, les transformations pour promouvoir ces nouvelles formes d’activités à fort potentiel d’impact social et environnemental, la fédération des parties prenantes publiques, privées et sociales pour une reconnaissance pleine et entière de ce nouveau pilier de développement au cours d’un échange animé par le journaliste Abdellah Tourabi.
En gros, le tiers-secteur dispose d’une reconnaissance institutionnelle au plus haut niveau à travers le NMD. Ce qui constitue le point de départ d’un mouvement large et dynamique qui doit être de plus en plus soutenu par les parties prenantes de l’écosystème, de manière à accompagner efficacement ce secteur vers la mise en place de solutions à fort impact dans les domaines prioritaires pour la société. Un but en ligne avec celui de ce Forum qui aspire à coconstruire un Maroc résolument tourné vers l’avenir, où l’inclusion est portée par un État fort et une société solide.
Après la pause-déjeuner, le programme du WeXchange Forum s’est poursuivi avec dix cercles de discussion sur la veille stratégique , la pensée stratégique , la gouvernance et la redevabilité , la mobilisation des talents, les dynamiques de leadership, le tiers-secteur et l’économie de la data, le plaidoyer impactant, le leadership territorial, le financement innovant et la délégation des services publics. Ces échanges se sont tenus simultanément et les résolutions qui en ont découlé ont été présentées, en fin d’après-midi, lors d’une séance ouverte.