Une nouvelle étude parue dans The British Medical Journal enfonce le clou quant aux effets néfastes des aliments ultra-transformés sur notre santé. La publication britannique en dénombre ainsi pas moins de 32! De quoi tirer la sonnette d’alarme et s’inquiéter du danger que représentent ces aliments, notamment sur le plan cardiovasculaire, mais aussi mental.
Pour établir leurs conclusions, les chercheurs ont analysé les données de près de 10 millions de participants, en regroupant les données de 45 méta-analyses associant aliments ultra-transformés et effets néfastes sur la santé, entre 2009 et 2023.
«L’éventail des effets indésirables sur la santé examinés dans les 45 analyses groupées distinctes comprenait la mortalité, le cancer et les effets sur la santé mentale, respiratoire, cardiovasculaire, gastro-intestinale et métabolique», indique l’étude.
Celle-ci a ainsi établi qu’une consommation importante d’aliments ultra-transformés était associée à un risque accru d’environ 50% de décès lié à une maladie cardiovasculaire, mais aussi à un risque accru de 48 à 53% d’anxiété et de troubles mentaux courants, et à un risque accru de 12% de diabète de type 2.
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Et ce n’est pas tout. Outre les maladies causées par une telle alimentation, les risques de décès sont eux aussi considérablement aggravés. L’étude se base ainsi sur des données qualifiées de «très suggestives», établissant un lien entre la consommation d’aliments ultra-transformés et une augmentation de 21% de décès toutes causes confondues. On cite ainsi dans l’étude «une augmentation de 40 à 66% du risque de décès lié aux maladies cardiaques, à l’obésité, au diabète de type 2 et aux troubles du sommeil, ainsi qu’une augmentation de 22% du risque de dépression».
De quoi faire faire réfléchir à deux fois avant de succomber à ces aliments prêts à consommer, qui englobent notamment des collations emballées sucrées ou salées, des produits de boulangerie, des boissons gazeuses, des nouilles instantanées, des céréales sucrées et des plats préparés. Autant de produits industriels composés principalement de substances chimiquement modifiées extraites d’aliments, ainsi que d’additifs pour améliorer le goût, la texture, l’apparence et la durabilité, avec une inclusion minimale, voire nulle, d’aliments entiers.
«Bien que la recherche mécaniste en soit encore à ses balbutiements, de nouvelles preuves suggèrent que de telles propriétés peuvent avoir des conséquences synergiques ou combinées sur les maladies inflammatoires chroniques et peuvent agir par le biais de mécanismes physiologiques connus ou plausibles, notamment des modifications du microbiome intestinal et une inflammation accrue», indique la publication.
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L’étude précise par ailleurs que ces effets néfastes sur la santé ne s’expliquent peut-être pas uniquement par leur composition nutritionnelle et leur densité énergétique, mais aussi par les propriétés physiques et chimiques associées aux méthodes de transformation industrielle, aux ingrédients et aux sous-produits.
Ainsi, «les modifications de la matrice alimentaire lors d’une transformation intensive, également appelée reconstitution alimentaire, peuvent affecter la digestion, l’absorption des nutriments et la sensation de satiété». La transformation industrielle intensive des aliments peut de fait produire des substances potentiellement nocives, induisant des risques plus élevés de maladies inflammatoires chroniques. L’étude cite notamment l’acroléine, l’acrylamide, les produits finaux de glycation avancée, les furanes, les amines hétérocycliques, les acides gras trans industriels et les composés aromatiques polycycliques ou encore les hydrocarbures.
Cela, sans compter le fait que les aliments ultra-transformés peuvent contenir des contaminants nocifs qui migrent des matériaux d’emballage, tels que les bisphénols, les microplastiques, les huiles minérales et les phtalates.
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L’étude est d’une actualité brûlante, d’autant que l’analyse des ventes d’aliments ultra-tranformés et des modes de consommation indique une évolution vers un régime alimentaire mondial de plus en plus ultra-transformé, avec toutefois une diversité considérable entre les pays et les régions. Ainsi, dans les pays à revenu élevé, la part de l’énergie alimentaire provenant d’aliments ultra-transformés varie respectivement de 42% et 58% en Australie et aux États-Unis, à seulement 10% et 25% en Italie et en Corée du Sud.
Cette revue générale a pour but de fournir des informations complémentaires à la recherche, en particulier à la lumière du débat actuel sur la lutte contre l’exposition aux aliments ultra-transformés par des mesures de santé publique. Il s’agit de la première synthèse complète des preuves actuelles dérivées de méta-analyses d’études épidémiologiques, explorant les associations entre l’exposition alimentaire à des aliments ultra-transformés et divers effets néfastes sur la santé.
Toutefois, tempère-t-on, si cette revue générale a trouvé des preuves cohérentes d’un risque plus élevé d’effets néfastes sur la santé associé à une plus grande exposition aux aliments ultra-transformés, «les preuves des associations entre l’exposition aux aliments ultra-transformés et l’asthme, la santé gastro-intestinale, certains cancers et les facteurs de risque cardiométaboliques intermédiaires restent limitées et justifient des recherches plus approfondies».