Depuis quelques jours, l’ouverture d’un pop up store de Merrachi, une marque de modest fashion célèbre aux Pays-Bas, dans le quartier du Marais à Paris, s’accompagne d’une vive polémique. En cause, la communication jugée provocatrice de la créatrice Nada Merrachi.
Dans un contexte de débat houleux en France sur le port du voile, la styliste maroco-néerlandaise a attisé la controverse en publiant une vidéo provocatrice sur les réseaux sociaux. En effet, le 9 mars, la marque annonçait l’ouverture de sa boutique parisienne avec une animation de la tour Eiffel voilée de vert, accompagnée du message: «Le gouvernement français déteste voir Merrachi arriver» et de la question: «Vous vous souvenez quand ils (les Français, NDLR) ont interdit le hidjab?».
En France, ce message ne passe pas. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, on dénonce une assertion mensongère puisque le hijab n’est pas interdit dans l’espace public mais dans les écoles, collèges et lycées publics, en vertu de la loi sur les signes religieux ostentatoires. En revanche, la burqa, qui couvre l’intégralité du corps de la femme, est bien interdite en France.
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Cette polémique n’a pas semblé déranger la créatrice. Samedi dernier, à l’occasion de l’ouverture de la boutique éphémère, une file d’attente composée de jeunes femmes s’étirait ainsi sur des centaines de mètres de trottoir.
La jeune femme de 26 ans, qui se présente sur son site internet comme «l’une des pionnières de la modest fashion», fait de nombreux émules aux Pays Bas, où elle a créé sa marque il y a cinq ans. Après avoir ouvert une boutique à Amsterdam, c’est à Anvers, en Belgique, qu’elle a inauguré un nouveau pop up store.
Sur ses réseaux sociaux, la jeune femme met en scène ses looks du jour accompagnés d’un narratif accrocheur sur sa décision de porter le voile en 2019, à vingt ans, et sa difficulté à trouver un style vestimentaire à son goût. Raison pour laquelle elle aurait alors décidé de créer sa propre ligne de vêtements «avec des créations qui incarnent la confiance, l’unité et la pudeur dans leur plus pure interprétation». Le message séduit malgré des prix relativement élevés -130 euros pour une abaya et 60 euros pour un foulard en jersey- car aussi «modest» que soit sa marque, elle n’hésite pas à flirter avec l’industrie du luxe.
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