Samira Moussaid, initiée à ce métier dès l’âge de 12 ans, est une «Nekkacha». «Au début, raconte-t-elle, c’était juste un passe-temps. Mais au fil des ans, j’ai découvert une grande passion pour cet art et j'en ai fait un métier.»
Embellissant mains et pieds de ses arabesques, la teinture au henné est l'un des ingrédients indispensable des femmes, lors des fêtes aussi bien sociales que religieuses. Les «Nekkachates», ou «Hannayates» sont particulièrement sollicitées à ces occasions. Mais l'instauration de l’état d’urgence sanitaire et l’interdiction des rassemblements les a privées de leurs sources de revenus.
A ses débuts, Samira avait aménagé un coin, à son domicile, chez ses parents, où elle recevait ses clientes. Par la suite, étant donné l’affluence sans cesse grandissante, elle a fini par louer un local, dont elle a fait son lieu de travail.
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Cependant, son projet est presque tombé à l’eau à cause du coronavirus. «Avant la pandémie, je recevais plusieurs femmes par jour et j’exerçais dans la joie et le bonheur. Mais le hasard a voulu que j’ouvre mon local quinze jours avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire. Pas même l’occasion de payer les charges, dont le loyer, que j’ai d’ailleurs continué à régler malgré la fermeture», raconte-t-elle.
Elle a accueilli avec joie l’allègement du confinement et a rouvert les lieux, affirmant respecter les mesures de prévention sanitaire. «Mais, regrette-t-elle, les choses ne sont plus comme avant. Les clientes se font rares, car nombre d’entre elles ont peur d’attraper le virus.»
Cette «Nekkacha», qui dit pratiquer des prix à la portée de toutes les bourses, reste nostalgique des temps où, lors des moments festifs, elle était très sollicitée et son activité battait son plein. «On ne peut rien face à l’imprévu», dit-elle, résignée.