Dans ce rendez-vous hebdomadaire, animé chaque samedi par Pierre de Vilno sur Europe 1, le journaliste Charles Villeneuve est intervenu dans une émission diffusée le 17 juin, sur les accords de 1968 sur l’immigration avec l’Algérie et s’interrogeant sur la position qu’adopterait la France à ce sujet.
Au lendemain de l’interview accordée par Édouard Philippe, ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron et président du parti Horizons dont il est le fondateur, au sujet de l’immigration et des accords de 1968, l’émission «Les grandes voix» cite la Première ministre Élisabeth Borne, qui a déclaré cette semaine dans Le Figaro que «ça n’évolue pas facilement».
«De la franche animosité à la franche hostilité»
Commentant cette position, Charles Villeneuve estime ainsi qu’il y a «un virage de la politique algérienne qui passe de la franche animosité à la franche hostilité». Selon le journaliste, plusieurs éléments d’information corroborent cela. Car, estime-t-il, le gouvernement algérien a réagi clairement à l’attitude adoptée en France sur la question des accords de 1968 préférentiels pour l’immigration algérienne. En effet, «le président de la République (algérienne), celui qui normalement devait venir en France effectuer une visite d’État, a décidé de réintroduire un couplet anti-français dans l’hymne national algérien», précise Charles Villeneuve en guise de premier exemple.
Pour mieux appréhender cette hostilité algérienne à l’égard de la France, mais aussi à celui du bloc occidental, il faut aussi considérer, poursuit le journaliste, la demande de l’Algérie d’intégrer les BRICS «qui se réunissent depuis 2011 en sommet annuel avec le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud avec une vocation politique, à chaque réunion annuelle, (…) contre le bloc occidental».
Dernier exemple en date, et non des moindres, de la position algérienne, annonce Charles Villeneuve, «les Russes, qui ont armé et qui arment l’armée algérienne construisent une base militaire à Tindouf, à la frontière sud marocaine, pas très loin du Sahara occidental et vous connaissez maintenant le conflit presque séculaire entre l’Algérie et le Maroc» à ce sujet, poursuit-il.
«Quelle est la vocation de cette base militaire à Tindouf?», interroge Charles Villeneuve. «C’est de former les miliciens du Polisario anti-marocains par le Hezbollah. On a amené des formateurs militaires du Hezbollah libanais, financés par les Iraniens», explique-t-il., pressentant déjà que «tout cela va glisser vers un conflit entre le Maroc et l’Algérie». «Quelle sera la réaction de la France dans cette affaire?», c’est la question qui se pose selon Charles Villeneuve.