France Télévisions, TF1 et M6 ont contre-attaqué vendredi face aux géants américains Netflix et Amazon, en annonçant une alliance inédite dans la vidéo en ligne avec la création d'une plateforme commune, baptisée Salto.
"Avec Salto, les groupes France Télévisions, M6 et TF1 entendent proposer une réponse ambitieuse aux nouvelles attentes du public", ont annoncé les trois entreprises dans un communiqué.
Jeudi, des sources proches du dossier avaient indiqué que les conseils d'administration des trois groupes avaient donné leur onction à cette alliance inédite.
Les groupes français font valoir que cette plateforme en ligne, qui fonctionnera sur abonnement et sans engagement, offrira "une variété sans égal" de programmes.
Cette plateforme dite OTT (c'est-à-dire accessible via internet, sur ordinateur, tablettes ou smartphones, ou sur certains téléviseurs, tout comme Netflix ou Prime Video d'Amazon) "permettra de retrouver tous les meilleurs programmes de télévision (le direct et le rattrapage), mais aussi de découvrir des programmes inédits", selon les nouveaux alliés.
A eux seuls, TF1 et France Télévisions représentent 75% de la création audiovisuelle en France. Et les trois partenaires se disent ouverts à ce que d'autres chaînes les rejoignent.
La date de lancement et les tarifs n'ont pas été précisés, mais selon une source proche du dossier, ce nouveau service devrait afficher un abonnement de base inférieur à 5 euros par mois.
Salto "proposera plusieurs formules d'abonnement pour tenir compte des besoins de chacun", et "s'articulera de la meilleure manière avec les plateformes gratuites existantes: MYTF1, 6Play et France.tv", assurent ses fondateurs, qui vont créer une société à parts égales pour ce projet.
La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, avait relancé en novembre l'idée d'une plateforme commune aux chaînes publiques et privées et plaidé pour l'émergence d'une "équipe de France de l'audiovisuel", capable de "devenir un champion européen qui pèse(rait) sur la scène mondiale".
De telles alliances ont déjà été constituées aux Etats-Unis (Hulu) et au Royaume-Uni (Freeview).
Un projet de rapprochement avait échoué par le passé, notamment en 2015, mais M6 et TF1 s'étaient montrés ouverts ces derniers mois. Pour se donner le temps de nouer un accord, France Télévisions avait gelé en mars son propre projet de plateforme vidéo payante, attendu au printemps.
Lundi, la ministre de la Culture Françoise Nyssen avait encouragé l'audiovisuel public à "construire des alliances avec les chaînes privées pour permettre l'émergence d'un champion numérique de la diffusion des programmes français".