"C'est bizarre, je n'ai pas croisé un seul étranger"!, s'exclamait un journaliste de l'agence Reuters, à l'occasion d'un dîner qui lui a été offert en marge d'une session de formation dispensée il y a deux mois au profit de ses collègues algériens, rapporte le site d'information Algérie1, sous ce titre très parlant: "l'Algérie, l'un des plus pays les plus fermés du monde"!
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Venant d'un site algérien réputé pro-gouvernemental, ce constat à la limite du "mea culpa" pourrait être étonnant. Mais ce qui le serait davantage, c'est l'affligeante image que renvoie de l'Algérie un régime autarcique, resté prisonnier de la pourtant défunte époque communiste!
"L'Algérie est actuellement un des pays les plus fermés du monde avec notre voisin libyen et la Corée du Nord. Même Cuba, coupé du monde pendant les décennies du castrisme «révolutionnaire» ouvre portes et fenêtres pour faire valoir les infinies richesses artistiques, balnéaires, culinaires de l’île sur laquelle souffle une brise de fraicheur et liberté", assène Algérie1, à juste titre d'ailleurs."Le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, la Syrie (avant le funeste «Printemps arabe»), le Liban, Malte, les pays de l’ex Yougoslavie, l’Italie, la France, l’Espagne, la Grèce, Chypre, sont parmi les destinations touristiques les plus prisées dans le monde", relève notre confrère, la mort dans l'âme. "Le tourisme pour ces pays est un segment stratégique dans les modèles de croissance avec un apport considérable à leur PIB", fait-il encore valoir.
"Quid de l’Algérie ? Zéro pointé ! Au contraire, ce sont des millions d’Algériens qui partent chaque année en villégiature vers de nouveaux horizons géographiques, et même des destinations extrêmes pour respirer, décompresser, voir d’autres paysages, d’autres visages…", regrette-t-il. «Comment voulez-vous qu’un étranger puisse venir en Algérie, alors qu’il n’a pas la possibilité de prendre une bière en terrasse, de se promener sans risque de se faire agresser, surtout si c’est une femme avec une tenue d’été ?», se demande t-il encore en relayant le témoignage du patron d’un restaurant à Alger qui "vient de rendre sa franchise à une enseigne internationale célèbre, faute de clientèle".
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Un échec à ne pas prendre dans son aspect strictement personnel, car le geste de ce patron de restaurant algérien dénote l'échec de tout le système algérien. Et ce n'est pas demain la veille que ce système sortira de cette impasse. "Le défi est d’autant plus impossible que la société algérienne est soumise aux assauts du souffle du wahabisme qui est en train de s’insinuer sournoisement dans le comportement des Algériens qui basculent dans l’intolérance, la haine et le rejet de l’Autre", remarque notre confrère.
Dur, dur d'être Algérien, aujourd'hui!