Le ministère de l’Intérieur a confié une campagne de sensibilisation à la vaccination contre le Covid-19 à l’agence de relations publiques PR Media. Notre publication a été contactée par cette agence, dont une chargée de projet a signifié que son employeur avait été mandaté par le ministère de l’Intérieur pour nous fournir des contenus.
Le360 a une mission d’intérêt général, dont celle de défendre des idées, par de la vulgarisation, et des explications sur l’importance de se prémunir du virus par la vaccination, en étroite corrélation avec notre ligne éditoriale. Nous n’avons pas besoin de la médiation d’une agence de relations presse, qui a remporté un marché public, pour sonner la mobilisation pour une vaccination des populations ciblées, et, encore moins établir un canal de communication avec le ministère de l’Intérieur.
Un bon nombre des journalistes qui travaillent pour Le360 ont déjà leurs propres sources au ministère de l’Intérieur, et n’attendent certainement pas des "éléments de langage" ou autres "consignes collectives", comme si les médias, au Maroc, allaient avancer tel un troupeau bien discipliné, pour servir les mêmes informations au public, ce qui est, du reste, la meilleure façon de les rendre très peu attractives.
De plus, cette agence, dirigée par un duo, composé de Fatime-Zohra Outaghani et Amine Fares, avait essayé de discréditer la police quand Abdellatif Hammouchi, patron du pôle DGSN-DGST, avait sonné la charge contre des restaurants et des bars qui avaient favorisé la recrudescence de la propagation du virus à cause du non-respect des consignes sanitaires dans ces établissements très fréquentés.
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L'un des salariés de cette agence avait alors pris contact avec des médias, dont le nôtre, pour lui expliquer que les agents de police ont verbalisé des citoyens qui étaient attablés au très huppé restaurant casablancais Le Cabestan, au motif qu’ils dînaient sans porter de masque sanitaire. Une assertion qui pouvait laisser croire que des policiers exigeraient des Marocains d'avaler des aliments dans un restaurant, tout en gardant leur masque.
Cette manœuvre (anti-journalistique au possible) avait alors fait un furtif buzz, entraînant une brève vague d'indignation sur les réseaux sociaux, alors qu’en réalité la police n’a jamais verbalisé quelqu’un au motif qu'il était en train de se nourrir sans porter de masque sanitaire. Ces policiers en service vérifiaient dans les restaurants que les consignes de distanciation sociale étaient respectées et que les employés et les clients disposaient bien d’un masque sanitaire avec eux.
Quel message véhiculer aujourd’hui, en confiant à une agence une campagne aussi importante, alors que l’un de ses salariés a cherché à tourner en dérision une institution essentielle à la sécurité et au bien-être des Marocains?
Pour toutes ces raisons, Le360 rejoint l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), dont il est membre, pour prendre ses distances avec cette campagne médiatique accompagnant la vaccination, qui a été confiée à PR Média. Nous ferons notre mission d’intérêt général, en fournissant toutes les informations pour comprendre l’importance de ce vaccin pour enrayer le nouveau coronavirus, mais nous refuserons de traiter tout contenu qui nous parviendrait d’une agence de RP.