La pandémie du Covid-19 et ses conséquences au Maroc ont aggravé la crise que traversent les médias marocains.
Les médias imprimés, ainsi que les médias numériques, traversent actuellement une crise aigue, qui s’est d’avantage accentuée dans le contexte de la crise sanitaire, a affirmé Younes Moujahid, interrogé par Le360, lors de ce séminaire portant sur l’avenir des médias marocains, qui s’est tenue hier en comité restreint à Casablanca. Toutefois, les débats de cette conférence ont été diffusés en direct sur les réseaux sociaux.
"Nous avons publié un rapport sur la situation de presse marocaine dans ce contexte d’épidémie du Covid-19. Les résultats viennent confirmer une fois de plus que cette crise est venue quelque part remuer le couteau dans la plaie. La crise de la presse marocaine ne date pas d’aujourd’hui et le Covid-19 n’a fait qu’aggraver la situation", a souligné Younes Moujahid.
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Le président du conseil national de la presse a demandé au gouvernement d’instaurer "des restrictions sévères" pour que "les médias marocains cessent de recourir aux services de l’adsens de google". Un service gratuit pour la publicité sur la presse digitale, dont profitent les géants mondiaux d’internet, mais qui pénalise les médias dans notre pays.
De son côté, Abdelmounaïm Dilami, PDG du groupe de presse Ecomédias, a insisté sur le soutien important que devrait apporter l’Etat à la presse marocaine. "L’Etat doit soutenir les médias. Et lorsque je parle de soutien, je ne pense pass uniquement au volet financier", a-t-il déclaré, interrogé par Le360.
Abdelmounaïm Dilami, qui est aussi membre du Conseil national de la presse, a confirmé que la vente des journaux a davantage chuté en cette periode de crise sanitaire, car il y a eu un changement dans la diffusion de la presse imprimée.
"Dans ce contexte de crise sanitaire on ne diffuse plus le même quota, il y a donc moins d’exemplaires de journaux mis en vente. Mais les charges des entreprises n’ont pas changé", a t-il expliqué, avant de révéler que "certaines institutions de presse risquent de mettre la clé sous la porte".
L’heure est venue, selon Abdelmounaïm Dilami, de réfléchir sérieusement à un nouveau modèle économique, plus solide, pour les médias marocains.