Le précédent bilan de cet attentat, le plus meurtrier dans la capitale depuis plus de quinze ans, était de 90 morts. "Plus de 150 fils et filles d'Afghanistan, innocents, ont été tués et plus de 300 blessés ont été hospitalisés avec des brûlures ou des membres amputés", a déclaré M. Ghani.
Le principal opérateur de téléphonie afghan, le groupe Roshan, a été particulièrement touché: au moins 31 de ses employés et partenaires ont été tués, a-t-il indiqué, et ses bureaux ont été très endommagés, ce qui a entraîné des coupures dans son réseau.
La capitale, sous haute tension depuis l'attaque, restait en grande partie bouclée mardi à l'occasion du sommet baptisé "Processus de Kaboul", qui rassemble des représentants d'une vingtaine de pays.
L'attentat de mercredi, dont la cible n'est pas claire, et qui n'a pas été revendiqué jusqu'ici, a ravivé les profonds dissentiments politiques et ethniques qui fragilisent le gouvernement afghan.
Depuis l'attentat, des protestataires, dont plusieurs ont été tués lors de heurts avec la police vendredi, tiennent un sit-in près des lieux de l'explosion, réclamant notamment la démission du conseiller à la sécurité nationale Hanif Atmar.
Le ministre des affaires étrangères Salahuddin Rabbani, qui dirige le parti majoritairement tadjik Jamiat, a réclamé à son tour cette démission lundi. Mais le président Ghani, issu de l'ethnie pachtoune, y est fermement opposé.
M. Rabbani a survécu à un attentat non revendiqué qui a fauché samedi des participants aux funérailles d'un protestataire tué par la police. Dans la foulée, il a mis en cause des "terroristes au sein du système", laissant entendre qu'il s'agissait d'un coup monté.
Le gouvernement accuse le réseau Haqqani, allié des talibans, de l'attentat de mercredi, et des extrémistes formés dans des écoles coraniques pakistanaises de celui de samedi.