Au menu des Oscars: la fameuse gifle et des mains coiffées de hot dogs

Les très convoitées statuettes dorées seront distribuées dans la nuit du 12 au 13 mars prochains.. 2020 Getty Images

La 95ème cérémonie des Oscars, qui se tiendra dans la nuit du 12 au 13 mars, pourrait consacrer «Everything Everywhere All at Once», une comédie loufoque nommée dans 11 catégories. La soirée devrait être aussi l’occasion pour Hollywood de faire oublier l’épisode de la «baffe» assénée par Will Smith.

Le 10/03/2023 à 08h40

Les Oscars tourneront autour de deux grandes questions dimanche: une comédie complètement déjantée, avec des hot dogs en guise de doigt, peut-elle vraiment remporter la statuette du meilleur film? Et sinon, quelqu’un se prendra-t-il une autre baffe?

Après le choc provoqué par Will Smith l’année dernière, l’Académie a créé une «équipe de crise» pour parer à toute éventualité. Cela ne devrait toutefois pas empêcher certains hôtes d’y aller de leur petite blague pour tourner la page. Sauf coup de tonnerre, la 95ème cérémonie, présentée par l’humoriste Jimmy Kimmel, devrait donc se concentrer sur les films en compétition.

Le grand favori est «Everything Everywhere All at Once», une comédie mâtinée de science-fiction nominée dans 11 catégories, où une propriétaire de laverie surmenée se retrouve plongée dans une multitude d’univers parallèles. Dernier espoir de l’humanité, cette immigrée chinoise incarnée par Michelle Yeoh doit affronter une super-méchante qui menace le «multivers» tout entier, et s’avère être l’exubérant alter ego de sa fille dépressive.

Ce film indépendant un brin foldingue a rencontré un franc succès en salles, avec 100 millions de dollars de recettes. Son intrigue, centrée sur une émouvante réflexion sur l’amour familial et portée par un casting brillant majoritairement asiatique, lui a permis de rafler la plupart des prix décernés avant les Oscars.

Acteurs au coude-à-coude

«Derrière le film, il y a un groupe de gens très attachants, pour lesquels il est impossible de ne pas ressentir de la sympathie», résume pour l’AFP Scott Feinberg, chroniqueur spécialisé du Hollywood Reporter. Le triomphe annoncé pourrait toutefois se heurter au système de vote pour l’Oscar du meilleur film, qui a tendance à pénaliser les œuvres polarisantes, rappelle-t-il.

Cela pourrait profiter à l’adaptation allemande du roman pacifiste «À l’Ouest, rien de nouveau», ou au blockbuster de Tom Cruise «Top Gun: Maverick», carton populaire qui a permis au public d’enfin renouer avec les salles obscures après la pandémie.

La compétition entre comédiens est en revanche bien plus serrée. L’Oscar de la meilleure actrice se joue entre Cate Blanchett, cheffe d’orchestre sans pitié dans «Tar», et Michelle Yeoh, l’héroïne de «Everything Everywhere All At Once», qui pourrait devenir la première lauréate d’origine asiatique à rafler ce prix.

Pour celui du meilleur acteur, Austin Butler («Elvis»), Brendan Fraser («La Baleine») et Colin Farrell («Les Banshees d’Inisherin») sont au coude-à-coude. Tout comme Angela Bassett («Black Panther : Wakanda Forever»), Jamie Lee Curtis («Everything Everywhere All At Once») et Kerry Condon («Les Banshees d’Inisherin») pour la statuette du meilleur second rôle féminin.

Seul Ke Huy Quan, ex-enfant star d’ «Indiana Jones et le Temple Maudit», oublié par Hollywood depuis plus de 20 ans, semble quasi-assuré de remporter un Oscar, à force d’accumuler les récompenses pour son second rôle de mari attendrissant dans «Everything Everywhere All At Once».

«Malgré le rebond de l’audience l’an dernier, l’intérêt pour les Oscars s’est considérablement effrité depuis l’âge d’or des années 90.»

Oublier « la gifle »

L’ombre de la fameuse gifle décochée l’an dernier par Will Smith à l’humoriste Chris Rock plane aussi sur cette cérémonie. L’épisode devrait générer d’inévitables plaisanteries, mais la productrice exécutive des Oscars, Molly McNearney, souhaite clairement tourner la page. «Nous allons reconnaître l’événement (...) et passer à autre chose», a-t-elle déclaré devant la presse.

L’objectif des organisateurs est «d’assurer le divertissement et, je l’espère, de faire en sorte que vous continuiez à nous regarder», a confié à l’AFP le producteur Glenn Weiss. Car malgré le rebond des chiffres d’audience l’an dernier, l’intérêt pour les Oscars s’est considérablement effrité depuis l’âge d’or des années 90. En 1998, 57 millions de téléspectateurs -record absolu- avaient assisté au triomphe de «Titanic», récompensé par 11 statuettes.

Cette année, la cérémonie compte sur la présence des suites de «Top Gun» et «Avatar», deux blockbusters majeurs, pour attirer l’attention. «Mais si l’audience n’augmente pas par rapport à l’année dernière, l’Académie aura un gros problème», pointe M. Feinberg.

Par Le360 (avec AFP)
Le 10/03/2023 à 08h40