En à peine trois ans, une métamorphose s’est opérée en Israël. De quelques pionniers s’aventurant sur le terrain de la climate tech, le pays compte désormais près de 900 start-up. Bien décidées à ne pas rester cloîtrées à l’échelle nationale, ces dernières collaborent avec des poids lourds internationaux, publics comme privés, pour forger un futur plus durable.
Yael Weisz, à la tête du secteur de la climate tech à la Start-Up Nation Central (SNC), résume cette dynamique: «L’écosystème israélien des technologies climatiques est en pleine croissance. Aujourd’hui, ces entreprises visent à répondre aux défis liés au changement climatique, que ce soit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ou s’adapter à un climat en mutation.»
Et les fronts d’action sont nombreux. La transition énergétique trône en maître, avec une vision ferme de se détourner des énergies fossiles. Mais la révolution ne s’arrête pas là, l’industrie s’affaire, avec des solutions pour rendre leurs processus plus verts. Dans le secteur agricole aussi, souvent sous le feu des critiques, l’heure est à la révolution. Yael Weisz le rappelle: «Actuellement, notre agriculture contribue à environ 20% des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc impératif d’y remédier.»
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Les chiffres du premier semestre 2023 le confirment: la climate tech en Israël est l’une des rares à avoir vu ses financements croître. Bien que toujours en-deçà des sommets de 2022, l’écosystème a démontré sa résilience face aux conditions économiques actuelles. «Bien que nous soyons encore loin du pic du premier semestre 2022, tant en termes de valeur des transactions qu’en nombre de transactions, il y a de bonnes raisons d’être optimiste quant à la résilience du secteur face aux conditions économiques et de marché actuelles», soutient la responsable de la SNC.
Et de poursuivre: «L’écosystème continue de croître en termes de nouvelles entreprises axées sur le climat, de lancements de nouveaux accélérateurs dédiés et de programmes de création d’entreprises, de nombre d’entreprises locales et internationales qui s’engagent avec l’écosystème à la recherche de solutions climatiques, et de la reconnaissance croissante par la communauté des capital-risqueurs locaux que les opportunités dans la climate tech sont là pour durer.»
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Les universités ont joué un rôle primordial dans l’histoire de la climate tech en Israël. Des institutions emblématiques, comme la Faculté d’agriculture de l’Université hébraïque de Rehovot, se sont métamorphosées en véritables incubateurs d’innovation, devenant des carrefours où l’ingéniosité scientifique croise l’urgence de la crise climatique, comme l’indique Yael Helman, responsable de l’École internationale des sciences agricoles.
Innovation, recherche et mentorat
Les universités israéliennes ont su tisser une toile d’innovations. Leur secret? La fusion entre une recherche académique rigoureuse et un élan entrepreneurial audacieux. «Cette symbiose crée un terrain propice où les étudiants, armés de connaissances théoriques, sont également plongés dans les défis tangibles du monde réel. Les cellules d’innovation au sein des universités, les collaborations avec des géants industriels et des ateliers intensifs de mentorat convergent tous vers un objectif: transformer des idées embryonnaires en solutions concrètes, en technologies révolutionnaires», explique Yael Helman.
Mais ces universités ne sont pas de simples spectatrices de la révolution. «Elles sont actrices, jouant un rôle majeur dans la façon dont les start-up se façonnent et évoluent. En inspirant et en formant une nouvelle génération d’innovateurs, elles posent les fondations solides sur lesquelles ces entrepreneurs construisent leurs visions. C’est cette alliance entre une instruction de pointe et une détermination entrepreneuriale qui est sans doute au cœur du succès des start-up israéliennes dans la sphère de la climate tech», conclut-elle.