Alors que se déroulait sur le plateau de LCI un débat sur les études réalisées à ce jour sur un vaccin contre le coronavirus, les deux spécialistes invités ont suggéré de réaliser les essais en Afrique, de sucroît en des termes qui ont provoqué l’ire de la toile.
«Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitements, pas de réanimation ?» déclare froidement Jean-Paul Mira.
«Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études sur le Sida. Chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et qu’elles ne se protègent pas.»
Suite à l’indignation des internautes et à la plainte déposée par le club des avocats marocains pour «diffamation raciale» auprès du procureur de la république, en France, le Parti Socialiste a brisé le silence.
«Ce n'est pas de la provocation, c'est tout simplement du racisme», a ainsi tweeté Olivier Faure, premier secrétaire du parti.
Le PS a ensuite emboîté le pas à celui-ci en se fendant d’un communiqué dont voici la version intégrale :«Le Parti Socialiste tient à réagir vigoureusement à la suite d'un échange sur LCI entre Jean-Paul Mira, chef du service de réanimation de l'hôpital Cochin à Paris, et le professeur Camille Locht, directeur de recherche à l’INSERM.
Nous avons pu les entendre discuter tranquillement de l'opportunité de faire des tests sur un éventuel vaccin contre le Covid-19 en Afrique où “il n'y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation”. Et de justifier cette pratique par des études sur le Sida qui permettraient déjà “d’essayer des choses” sur des prostituées “qui sont hautement exposées et ne se protègent pas”. Une étude sur le BCG serait même imminente si l’on en croit le responsable de l’Inserm.
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Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces propos. N’en déplaise à nos deux éminents professeurs, l'Afrique n'est pas un vivier de cobayes.
Nous attendons de la part de LCI une condamnation sans appel de ces propos inacceptables.
Nous demandons à la Direction générale de la santé et à l'OMS de faire toute la lumière sur les pratiques évoquées.
Dans ces moments où la confiance dans nos soignants est totale, où notre sort dépend des avancées scientifiques, chaque mot compte, chaque parole publique doit être utile au combat contre la pandémie.»