De plus en plus isolée, avec une politique étrangère pour le moins erratique, l’Algérie inquiète. Jusqu’à l’OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord). Dans un rapport de situation confidentiel établi cette semaine, l’alliance militaire ne cache pas ses craintes quant à l’attitude du pays voisin qui n’hésite pas à jouer avec ses ressources gazières comme un moyen de pression, dirigé notamment contre l’Europe.
Relayé par l’édition allemande du site d’information économique américain Business Insider, le rapport indique que «comme la Russie, l'Algérie utilise l'approvisionnement en gaz comme moyen de pression politique». Pour l’OTAN, «les approvisionnements en gaz de l'Algérie est un risque pour la sécurité de l'Europe».
En toile de fond, la décision des autorités algériennes de rompre ses transactions commerciales avec l'Espagne. Une «sanction économique» intervenue en réaction à la confirmation de Madrid de son soutien irréversible au Maroc et à sa proposition d’autonomie du Sahara comme seule et unique base pour une issue au différend sur les Provinces marocaines du Sud.
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Depuis, la junte est lamentablement revenue sur sa décision, notamment après la sévère mise en garde de l’Union européenne, formulée vendredi 10 juin dans un communiqué. Le mal est fait et le peu de crédibilité dont disposait l’Algérie, troisième fournisseur de gaz à l’Europe, est largement consommé.
Le rapport de l’OTAN précise qu'il existe donc un «risque Algérie». «Cela constituerait également un risque pour la résilience politique et économique de l'Europe. A long terme, cela met en péril le statut de l'Algérie en tant que fournisseur d'énergie pour l'Europe», lit-on dans ce rapport.
Ce même document note que la sécurité énergétique est considérée depuis de nombreuses années comme un facteur clef pour la politique étrangère et de sécurité, y compris au sein de l'alliance militaire. Autant dire que sur ce dossier, l’Algérie a joué avec le feu, au risque de se brûler les doigts.