Un relatif retour au calme a semblé prendre place, durant la soirée de dimanche 2 juillet, après cinq nuits consécutives d’émeutes particulièrement violentes, déclenchées après la mort de Nahel, 17 as, tué mardi à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier.
Quelque 157 personnes ont été interpellées dans la nuit de dimanche à lundi lors, selon un bilan rendu public lundi matin par le ministère de l’Intérieur. Ce dernier fait également état de trois blessés parmi les forces de l’ordre et a recensé 352 incendies sur la voie publique et 297 incendies de véhicules. Un poste de police et une caserne de gendarmerie ont été visés. Plus grave, un pompier de 24 ans est décédé à Saint-Denis, au nord de Paris, alors qu’il luttait contre un incendie de véhicules.
Exception faite du décès du pompier, le bilan de cette nuit du dimanche à lundi s’avère plus léger que celui des précédentes. En cinq nuits d’émeutes, le ministère de l’Intérieur avait comptabilisé quelque 5.000 véhicules incendiés, près de 1.000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 attaques de commissariats ou de gendarmeries, plus de 700 membres des forces de l’ordre blessés.
À croire que les appels au calme commencent à porter. Dimanche après-midi, la grand-mère de Nahel, a lancé un message aux émeutiers. «Qu’ils ne cassent pas les vitrines, qu’ils ne cassent pas les écoles, pas les bus», a exhorté Nadia sur BFMTV. «Fatiguée», «dévastée», elle a demandé que le policier auteur du tir mortel paye pour son acte «comme tout le monde», en assurant avoir «confiance en la justice».
Quelques heures plus tôt, plusieurs responsables politiques ont craint qu’«un cap» ait été «franchi» avec l’agression qui a visé dimanche le maire de L’Haÿ-les-Roses, commune de 30.000 habitants de la banlieue de Paris, dont le domicile a été attaqué par une voiture-bélier chargée de produits incendiaires, alors qu’il se trouvait dans sa mairie.
Le président français Emmanuel Macron doit recevoir les présidents des deux assemblées ce lundi. Le chef de l’Etat souhaite, en outre, «débuter un travail minutieux et de plus long terme pour comprendre en profondeur les raisons qui ont conduit à ces événements», selon l’Elysée.
Des événements qui ont résonné bien au-delà des frontières françaises. Plusieurs pays européens ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs en leur recommandant de ne pas se rendre dans les zones concernées par les violences.
Cette vague de violences et la colère de nombreux jeunes des quartiers populaires contre les violences policières ont rappelé les émeutes qui avaient secoué la France en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police. En trois semaines, 10.000 véhicules avaient été détruits, plus de 200 bâtiments publics incendiés et quelque 5.200 personnes interpellées.