«Nous n’avons pas connu le pire scénario, mais nous avons été bien touchés», a déclaré, après le passage de l’ouragan Milton, Ron DeSantis, gouverneur de l’État de Floride, dans le sud-est des États-Unis, déjà touché fin septembre par l’ouragan Hélène.
«Les spécialistes estiment que (Milton) a causé des dégâts d’environ 50 milliards de dollars», a assuré le président américain Joe Biden, qui se rendra sur place le dimanche 13 octobre. Seize personnes ont perdu la vie à travers plusieurs comtés, selon les autorités, le plus endeuillé étant celui de Sainte-Lucie (6 morts), sur la côte est de la péninsule.
Comme d’autres, ce secteur a été durement touché par des tornades qui se sont formées avant même que l’ouragan ne touche terre près de Sarasota, sur la côte ouest, mercredi soir. Milton a ensuite traversé la péninsule durant la nuit pour gagner l’Atlantique.
La Floride, troisième État le plus peuplé du pays (22 millions d’habitants), est habituée aux ouragans. Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, constatent les scientifiques.
Paysage de désolation
À Siesta Key, Milton a laissé un paysage de désolation, déracinant des arbres, inondant des rues, arrachant au moins un toit et parsemant la localité de débris divers. Les personnes qui avaient évacué commencent à rentrer, comme Joe Meyer, 58 ans, rencontré à Orlando où il charge sa voiture pour revenir à Madeira Beach, près de Tampa, après cinq nuits à l’hôtel.
Deux mètres d’eau ont envahi sa maison pendant l’ouragan Hélène. «J’ai été inondé trois fois en un an», assure-t-il. «Je pense qu’on va devoir vendre. A notre âge, déplacer les meubles à l’étage à chaque fois, c’est trop.»
À Sarasota, une centaine de véhicules ont fait la queue vendredi soir pour s’approvisionner en essence à une station-service, l’une des rares à encore en disposer dans la région. La pénurie de carburant n’a fait que s’aggraver avec les coupures d’électricité généralisées, car beaucoup de foyers utilisent des générateurs thermiques lorsqu’ils sont privés de courant.
Puissance destructrice
Milton était attendu comme «l’un des ouragans les plus destructeurs depuis plus d’un siècle en Floride», avait prévenu Joe Biden. Mais il s’est «affaibli avant de toucher terre», d’après le gouverneur DeSantis. Le changement climatique a toutefois joué un grand rôle dans la puissance destructrice de Milton, comme dans celle d’Hélène, selon des scientifiques.
D’après une analyse publiée vendredi par le réseau World Weather Attribution (WWA), les précipitations engendrées par Milton ont été environ 20 à 30% plus élevées et les vents 10% plus intenses à cause du changement climatique.
«Aux côtés» des sinistrés
Les deux ouragans Helène et Milton ont pris une dimension politique. Depuis des jours, Donald Trump martèle des accusations mensongères sur la gestion gouvernementale des catastrophes. Le candidat républicain à la présidentielle a encore affirmé, vendredi, sans preuve, que «les démocrates à Washington» et le gouverneur démocrate de Caroline de Nord «empêchaient les gens et l’argent d’aller» aider les sinistrés dans cet État, le plus sévèrement touché par Hélène.
À moins de trois semaines d’une élection extrêmement serrée, sa rivale démocrate, la vice- présidente Kamala Harris, a assuré sur X que le gouvernement serait «aux côtés» des sinistrés « aussi longtemps qu’il le faudra pour reconstruire ».