États-Unis: l’annonce de la peine de Donald Trump repoussée à après l’élection présidentielle

L'ancien président américain et candidat républicain à la présidence Donald Trump au tribunal pénal de Manhattan, à New York, le 21 mai 2024

Le candidat républicain Donald Trump a obtenu vendredi que le prononcé de sa peine, relative à sa condamnation au pénal à New York, soit repoussé à après l’élection présidentielle américaine. Pendant ce temps, sa rivale démocrate Kamala Harris poursuit sa solide campagne électorale, ralliant même le soutien de l’ultra-conservateur Dick Cheney.

Le 07/09/2024 à 07h08

Condamné au pénal fin mai à New York, le candidat républicain Donald Trump ne connaîtra finalement les détails de sa peine que fin novembre, soit trois semaines après le scrutin présidentiel du 5 novembre, plutôt qu’en septembre, comme cela devait être initialement le cas.

L’ancien président a salué ce report, décidé par un juge, allant jusqu’à estimer que cette affaire «devrait être close». «Je n’ai rien fait de mal!», a-t-il lancé. La décision a été annoncée quelques minutes seulement après une allocution très décousue du septuagénaire à New York, qui portait justement sur ses ennuis judiciaires.

Arborant sa traditionnelle cravate rouge, il a évoqué pêle-mêle son procès au civil pour agression sexuelle et sa condamnation au pénal pour des paiements dissimulés à une actrice X lors de la campagne présidentielle de 2016. Il s’en est également pris à ses avocats.

Ce n’est qu’au bout de 40 minutes de cette tirade singulière que le républicain a commencé à évoquer sa rivale démocrate, assurant qu’il était «largement en tête» des sondages sur la présidentielle. Les enquêtes d’opinion sont bien plus nuancées sur cette question, plaçant pour l’heure les deux candidats au coude-à-coude.

Le républicain s’est ensuite envolé pour la Caroline du Nord, l’un des Etats les plus disputés de la présidentielle où il a reçu le soutien d’un puissant syndicat de policiers. L’ancien président prétend que Joe Biden et sa vice-présidente sont responsables d’une vague de criminalité liée à l’immigration illégale, ce que toutes les statistiques démentent.

Sécurité, immigration

La sécurité et l’immigration n’en restent pas moins des sujets sur lesquels Kamala Harris accuse un déficit de crédibilité, à en croire plusieurs sondages. Son équipe de campagne a répliqué en publiant une lettre de soutien signée par des officiers de police.

«En novembre, les Américains devront choisir entre quelqu’un qui a passé sa vie à faire appliquer nos lois et quelqu’un qui a été condamné pour les avoir violées», lit-on dans ce message, en référence à l’ancienne carrière de procureure de la démocrate et à la condamnation de son adversaire au pénal à New York.

Donald Trump, poursuivi dans plusieurs autres affaires, notamment pour avoir tenté d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020, tiendra un meeting de campagne samedi dans le Wisconsin, un autre Etat très disputé de ce scrutin au suffrage universel indirect.

Sa rivale s’est elle installée jeudi en Pennsylvanie, son camp de base pour préparer le débat avec son adversaire républicain, organisé le 10 septembre par la chaîne ABC à Philadelphie. La vice-présidente, qui n’a accordé qu’une seule interview depuis qu’elle s’est lancée dans la course, a également donné un entretien à une radio vendredi, appelant à «tourner la page de l’ère Trump».

Trésor de guerre

Dans sa campagne, Kamala Harris pourra s’appuyer sur un copieux trésor de guerre. Son équipe de campagne a annoncé avoir levé 361 millions de dollars en août, soit «trois fois plus» que le camp adverse, assure-t-elle.

La démocrate a une réserve d’argent frais de 404 millions de dollars, à moins de deux mois d’une élection qui occasionne des dépenses pharaoniques de part et d’autre, notamment en publicités électorales. L’équipe de campagne de Donald Trump avait pour sa part fait état de 295 millions de dollars immédiatement disponibles.

Kamala Harris, qui cherche à élargir sa base en partant à la conquête des voix d’électeurs modérés, a décroché vendredi le soutien notable de l’ancien vice-président républicain Dick Cheney. L’octogénaire, connu pour ses positions ultra-conservatrices, a assuré que Donald Trump constituait la «la plus grande menace» pour la démocratie de toute l’histoire politique américaine, en raison notamment de son rôle durant l’assaut du Capitole.

Par Le360 (avec AFP)
Le 07/09/2024 à 07h08