États-Unis: suspension des recherches autour du pont effondré de Baltimore, six personnes présumées mortes

Une partie de la structure métallique du pont Francis Scott Key, reposant sur le porte-conteneurs Dali après l'effondrement du pont à Baltimore, dans le Maryland, aux États-Unis, le 26 mars 2024.. AFP or licensors

Les secours ont suspendu mardi soir les recherches autour du pont de Baltimore qui s’est effondré la nuit précédente après avoir été percuté par un porte-conteneurs, les autorités américaines estimant que les six personnes disparues étaient désormais présumées mortes.

Le 27/03/2024 à 09h27

Les secours ont décidé de suspendre les recherches autour du pont Francis Scott Key à Baltimore, dans le Maryland, qui s’est effondré la nuit précédente après avoir été percuté par un porte-conteneurs. «Sur la base de la durée des recherches effectuées (...), de la température de l’eau, à présent nous n’estimons pas que nous trouverons ces individus encore en vie», a déclaré le vice-amiral des gardes-côtes Shannon Gilreath lors d’une conférence de presse.

Depuis l’effondrement spectaculaire de l’important pont autoroutier Francis Scott Key dans le port stratégique de Baltimore, sur la côte est américaine, les autorités ont déployé de nombreux moyens par air, sur terre, en mer et même sous l’eau, retrouvant deux rescapés, dont l’un grièvement blessé.

Mais mardi soir, face aux conditions difficiles, «la marée et les courants qui rendent le travail des plongeurs dangereux», «nous allons suspendre la phase active de recherches», a encore dit Shannon Gilreath. «Nous passons simplement à une nouvelle phase» des secours, a-t-il ajouté, un autre responsable précisant que des plongeurs seraient sur place dès les premières heures de mercredi.

Ces dernières sont visiblement des ouvriers des travaux publics qui oeuvraient sur le pont lors de son effondrement, un responsable de leur entreprise affirmant à la presse locale que six d’entre eux étaient présumés morts. Le maire de Baltimore Brandon Scott a évoqué «une tragédie inconcevable», la police disant écarter a priori un acte terroriste.

Inauguré en 1977

Le bilan de ce l’accident aurait été pire si le navire, qui a subi une «perte momentanée de propulsion», n’avait réussi à lancer un appel de détresse. Cette alerte a permis aux autorités de couper une partie du trafic routier.

Des images impressionnantes de vidéosurveillance montrent le porte-conteneurs MV Dali, dévier de son cap et heurter une pile de ce pont inauguré en 1977, faisant s’écrouler plusieurs arches dans le port. On aperçoit des lumières de véhicules de maintenance sur le pont, avant qu’il ne se déforme et ne tombe en morceaux, vers 01H30 heure locale (05H30 GMT).

L’équipage, indemne, a rapidement tenté de ralentir sa course en jetant l’ancre, sans réussir à éviter la collision. «Le pont tout entier vient de s’effondrer! Démarrez, démarrez, n’importe qui... tout le monde...», a lancé sur la fréquence radio des secours un opérateur, dans les secondes qui ont suivi la chute.

Axe routier crucial

Joe Biden s’est engagé à ce que le pont soit reconstruit, en admettant que cela prendrait du temps. Voulant devancer les assureurs, le président a dit vouloir «que l’État fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction». Car l’enjeu est économique: ce pont à quatre voies, long de 2,6 km, est situé sur un axe nord-sud crucial pour l’économie de la côte est des États-Unis.

Et avec un accès au port obstrué par les débris du pont, le transport maritime y est «suspendu jusqu’à nouvel ordre», ont fait savoir les autorités. Le ministre des Transports Pete Buttigieg a ainsi alerté sur un «impact majeur et prolongé sur les chaînes d’approvisionnement».

Le MV Dali, est un porte-conteneurs récent, long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, battant pavillon singapourien, et qui appareillait vers le Sri Lanka. Il était exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk. Les autorités portuaires chiliennes avaient signalé en 2023 un défaut dans les machines du navire, une anomalie rapidement réparée par l’armateur selon la marine chilienne.

Jennifer Homendy, patronne de l’agence américaine de sécurité des transports (NTSB), a expliqué à la presse depuis Baltimore que les enregistreurs de données du porte-conteneurs représentaient «une pièce cruciale de l’enquête», menée avec les gardes-côtes. Selon elle, ils devraient être récupérés entre le mardi et le mercredi.

Par Le360 (avec AFP)
Le 27/03/2024 à 09h27