France: bras de fer à gauche sur un possible Premier ministre

Vue d'ensemble de l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français.

Le bras de fer s’est encore durci lundi en France entre les différentes composantes du Nouveau Front Populaire (NFP), la coalition de gauche arrivée en tête des législatives anticipées, qui tentent de surmonter leurs divergences et de s’entendre sur un candidat pour le poste de Premier ministre.

Le 16/07/2024 à 08h29

Le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF) et les écologistes ont annoncé lundi soir proposer à leur allié du NFP, la France Insoumise (LFI), une personnalité «issue de la société civile». C’est le nom de Laurence Tubiana, cheville ouvrière de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, qui a été avancé, aussitôt refusé par LFI, qui l’accuse de proximité avec le camp du président centriste Emmanuel Macron.

Le parti dirigé par Jean-Luc Mélenchon avait de toute façon exclu l’idée d’une personnalité de la société civile, estimant qu’elle ne comportait pas de garanties suffisantes pour «la mise en oeuvre du programme du NFP».

Après huit jours de tractations, les discussions semblent donc au point mort alors que le rejet ce week-end par le PS de la candidature de la présidente du conseil régional de La Réunion Huguette Bello, proche de LFI, a remis le feu aux poudres dans la fragile alliance de gauche. Les tensions les plus fortes opposent LFI et le PS, qui se disputant le leadership à gauche dans le nouveau Parlement.

«Le parti socialiste joue-t-il la montre pour laisser briser le Nouveau Front populaire et renoncer au programme?», s’était interrogé LFI dans un communiqué, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard fustigeant «les oppositions systématiques» du PS.

Les législatives anticipées n’ont pas dégagé de majorité absolue pour les principaux camps et l’Assemblée est désormais divisées en trois blocs: le NFP (190 à 195 sièges), suivie par le camp présidentiel de centre droit (autour de 160 sièges), et l’extrême droite et ses alliés (143 sièges).

Jean-Luc Mélenchon a de son côté réclamé «une candidature unique pour la présidence de l’Assemblée nationale» pour reprendre toute autre discussion. Les représentants des quatre groupes de gauche se sont retrouvés dans la soirée et en ont acté le principe, selon des sources concordantes. Les discussions autour d’un nom doivent se poursuivre ce mardi.

La gauche joue gros sur cette élection à la chambre basse du Parlement, jeudi. Une partie du camp macroniste tente depuis plusieurs jours de bâtir une majorité pour garder ce poste-clé, que la présidente sortante Yaël Braun-Pivet entend à tout prix conserver. Cette dernière a même tenté des contacts avec des représentants du Rassemblement national, parti d’extrême droite avec lequel le camp présidentiel dit pourtant refuser toute collaboration.

Gabriel Attal, toujours Premier ministre, devrait remettre sa démission dès ce mardi, alors qu’un Conseil des ministres est prévu à 11H30. L’équipe gouvernementale actuelle resterait toutefois un certain temps en place, notamment pendant la période très sensible des JO, pour gérer les «affaires courantes» et assurer la continuité de l’État.

Par Le360 (avec AFP)
Le 16/07/2024 à 08h29