Paris, Lilles, Amiens, Toulouse, Lyon… plusieurs villes de France ont été sujettes à des scènes de chaos et de déferlements de violence dans la nuit de mercredi à jeudi. Alors que la soirée s’annonçait relativement calme en comparaison à la veille, jour de la mort de Nahel, la situation est devenue explosive dès 23 heures à Nanterre, notamment dans la cité Pablo Picasso où vivait l’adolescent de 17 ans.
Jets de pavés, tirs de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, incendies… ce matin, les dégâts sont lourds et les vidéos de scènes de violences filmées par les émeutiers ou des témoins présents sur place abondent sur les réseaux sociaux.
Le poste de sécurité de l’entrée du domaine de la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, a ainsi été attaqué au mortier d’artifice. Les émeutiers avaient vraisemblablement l’intention de libérer des détenus.
À Clamart, dans les Hauts-de-Seine, une rame de tramway a été incendiée, tandis qu’à Toulouse, ce sont plusieurs véhicules qui ont subi le même sort.
Plusieurs mairies, commissariats et infrastructures ont été pris pour cibles par les émeutiers, certains ayant été incendiés. C’est notamment le cas dans le nord, à Mons-en-Baroeul, commune de 23.000 habitants de la métropole lilloise, où la mairie et le poste de police municipale ont été totalement détruits.
À Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne, toutes les voitures de la police municipale ont été incendiées durant la nuit dernière.
Une situation explosive qui n’est pas sans rappeler les émeutes de 2005, en banlieue parisienne, au lendemain de la mort de deux adolescents, électrocutés dans un poste électrique de Clichy-sous-Bois alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle policier.
Cellule de crise
Malgré l’appel au calme lancé par le président Emmanuel Macron, la colère est montée d’un cran à travers la France. À 8 heures ce jeudi matin, le président français a convoqué une cellule interministérielle de crise (CIC) au ministère de l’Intérieur, en réaction aux violences qui se sont déroulées tout au long de la nuit. En début de cellule de crise, Emmanuel Macron a déploré les dernières heures «marquées par des scènes de violences contre des commissariats, des écoles et des mairies». Il a dénoncé des violences «injustifiables» et appelle à ce que le «calme complet puisse revenir».
Plus de 150 personnes ont été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi et «plusieurs bâtiments publics ont été incendiés ou attaqués», a annoncé un peu plus tôt le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, fustigeant «une nuit de violences insupportables contre des symboles de la République».
Mounia, la mère de Nahel, a quant à elle pris la parole dans la soirée du mardi 27 juin sur les réseaux sociaux et a appelé à l’organisation d’une marche blanche. Le rendez-vous est fixé pour ce jeudi 29 juin à 14 heures (12h00 GMT) devant la préfecture de Nanterre.