Cet homme, connu des services antiterroristes, avait tenté de rallier la Syrie par deux fois en 2015, a précisé cette source à l'AFP. Depuis sa libération, il avait obligation de porter un bracelet électronique permettant à la police de le localiser en permanence.
A peine majeur, il avait déjà parlé de "se faire une église", selon des témoignages recueillis dans son voisinage.
"On savait qu'il voulait aller en Syrie", a témoigné auprès de l'AFP un voisin de la famille, âgé de 60 ans et qui dit ne l'avoir "jamais vu à la mosquée" qu'il fréquente tous les jours.
Encore mineur lors de sa première tentative pour rallier la Syrie, il avait été interpellé lors de son transit en Allemagne, selon la source proche de l'enquête.
Pour son second essai, le jeune homme, cette fois majeur, était passé par la Suisse et avait vu son voyage échouer en Turquie, où il avait été arrêté. Il avait ensuite été renvoyé en Suisse puis remis à la France.
Il avait alors été inculpé et écroué pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, avant d'être libéré et placé sous bracelet électronique, a précisé la même source.
Dans la ville de Saint-Etienne-de-Rouvray où a lieu l'attentat, d'autres connaissances ont dressé un portrait contradictoire de l'assaillant présumé.
"Je ne suis pas étonné, il m'en parlait tout le temps", a déclaré sur la radio RTL un adolescent qui a assuré faire partie de ses connaissances. "Il parlait d'islam, qu'il allait faire des trucs comme ça. Il m'a dit +je vais aller faire une église+ il y a deux mois. Je l'ai pas cru, il disait beaucoup de choses".
"C'était un jeune comme nous, je ne comprends pas comment il a basculé comme ça", a en revanche affirmé une autre connaissance à la radio. "Il s'est fait retourner le cerveau. Ce qu'il a fait, ça n'a rien à voir avec les musulmans".
Mardi, à l'heure de la messe, il a fait irruption avec un complice dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Les deux assaillants ont pris en otage cinq personnes, avant d'égorger Jacques Hamel, un prêtre octogénaire. Un autre otage est très grièvement blessé, selon le ministère de l'Intérieur