Deux semaines après sa nomination, le nouveau Premier ministre français Michel Barnier s’apprête enfin à présenter la composition de son exécutif, qui devrait compter 38 membres. Il s’est rendu dans la soirée du jeudi à l’Elysée pour soumettre au président Emmanuel Macron «l’architecture et la composition de son gouvernement qui respecte les équilibres» entre les différentes formations qui le constitueront, a indiqué Matignon.
L’exécutif devrait être présenté avant dimanche, «au regard des vérifications déontologiques habituelles», en d’autres termes le feu vert de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) à la nomination des futurs ministres.
Parmi ses 38 membres annoncés, le gouvernement de Michel Barnier, issu des rangs du parti Les Républicains (LR, droite), devrait comprendre 16 ministres de plein exercice, dont sept issu du camp macroniste, trois Républicains (LR), deux MoDem (centre), et un pour chacun des deux parti centristes Horizons et UDI.
Parmi les trois ministres issus de la droite figure Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, qui devrait être nommé au ministère de l’Intérieur, en remplacement de Gérald Darmamin, qui a acté son départ ce vendredi matin par un message de remerciements aux agents de son ministère.
«Extrême droitisation de la macronie»
La nomination de cette figure du camp conservateur, très à droite sur l’immigration, était dénoncée à gauche, tout comme celle de la sénatrice LR Laurence Garnier pour le ministère de la Famille, du fait de ses positions contre le mariage homosexuel et contre la constitutionnalisation de l’IVG. «Cela va être le gouvernement de la Manif pour Tous», a dénoncé sur TF1 la cheffe des députés de la France Insoumise (LFI, gauche), Mathilde Panot, évoquant une «extrême droitisation de la macronie».
Du côté des macronistes, le ministre MoDem (centre) démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot va être proposé pour les Affaires étrangères, tandis que le ministre des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit. Une répartition qui ne semble pas convenir à tout le monde dans le camp macroniste, une source du MoDem assurant que ses députés étaient très «remontés».
Un duo aux Finances?
Seul un «divers gauche» figurerait parmi les ministres de plein exercice du gouvernement Barnier. Le nom de Didier Migaud, actuel président de la HATVP et issu du Parti socialiste, circule pour entrer à la Justice. Quant au ministère de l’Économie et des Finances, il serait dirigé par un duo de députés macronistes: Antoine Armand et Matthieu Lefèvre.
Donnant un sérieux coup d’accélérateur pour former son équipe, le Premier ministre a réuni jeudi à Matignon les dirigeants des formations qui devaient y participer, avec l’intention de mettre fin aux tensions qui ont émergé ces derniers jours.
Selon un communiqué de ses services, Michel Barnier a affirmé qu’il entendait «améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l’école et la santé, garantir la sécurité, maîtriser l’immigration et faire progresser l’intégration». Il souhaite aussi «encourager (les) entreprises et (les) agriculteurs et conforter l’attractivité économique de la France, maîtriser (les) finances publiques et réduire la dette écologique».