Le 6 mai, ils étaient près de 600 manifestants à défiler dans le centre de Paris, cagoulés, tout de noir vêtus et brandissant des drapeaux noirs marqués d’une croix celtique, symbole suprémaciste blanc, ou du «sonnenrad» (soleil noir), composé de trois svastikas enlacés. Le site d’information allemand Democ.de rapporte que certains manifestants étaient armés, munis de gants dits de sable de quartz et de boucliers anti-impact.
Organisée par le Comité du 9 mai, groupuscule dirigé par les Zouaves Paris, la manifestation rassemblait plusieurs autres groupuscules néo-fascistes dont le GUD, Groupe Union Défense, une association étudiante d’extrême-droite dissoute avant de renaître en 2022.
Encadrés par quelques policiers, les manifestants ont défilé depuis la gare de Port-Royal jusque dans le VIème arrondissement, rue des Chartreux, où a été déposée une gerbe en hommage à Sébastien Deyzieu, militant néo-fasciste et membre de l’organisation ultranationaliste l’Œuvre française, mort lors d’une manifestation d’extrême droite en 1994 à Paris en essayant d’échapper à la police. Avec pour slogan, «Sébastien présent», inscrit sur les banderoles, les manifestants ont aussi repris en chœur le slogan «Europe, jeunesse, révolution», cri de ralliement du GUD.
Lire aussi : Maroc-France: la descente avortée des «nazis» des temps modernes
En France, où les rassemblements ont été interdits lors des déplacements d’Emmanuel Macron et de ses ministres, au même titre que les manifestations contre la réforme de la retraite, et où la préfecture de police a aussi interdit aux manifestants de se rassembler à Lyon et à Paris, lors de la commémoration du 8 mai en présence du président, cette manifestation néo-fasciste fait grincer des dents la gauche et met dans l’embarras la majorité présidentielle.
Il n’en demeure pas moins que si le bruit des casseroles dérange plus que celui des bottes, la Préfecture de police de Paris qui a autorisé cette manifestation assume sa décision et la défend dans un communiqué de presse. «Dans la mesure où cette manifestation n’avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l’ordre public, le préfet n’était pas fondé à prendre un arrêté d’interdiction à son encontre», peut-on ainsi y lire.
Lire aussi : France: à l’issue du match, des supporters de l'équipe du Maroc pris pour cible par des groupes d’extrême-droite
En effet, ce défilé a lieu tous les ans depuis 1995, autour du 9 mai, à la mémoire de Sébastien Deyzieu, qui a trouvé la mort rue des Chartreux. La nouveauté relève, selon certains médias français, du nombre croissant de manifestants participant à ce rassemblement. Le site d’information France Info relaie ainsi un message diffusé sur la messagerie Telegram par le Comité du 9 mai, qui revendique cette année la présence de «700 militants nationalistes» dont des «camarades bulgares, italiens et hollandais venus commémorer les martyrs du nationalisme».